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CASSOSS

  • Vous serez indemnisable à partir du 9 mars pour 548 jours.
  • Euh je suis sans emploi depuis le 1er février…
  • Madame, vous vous êtes inscrite à France Travail le 19 février, on ajoute à ça la carence des congés payés et le délai minimum de 7 jours, ça fait bien le 9 mars et vous serez payée début avril après votre actualisation de mars.
  • Et je fais comment sans revenus pendant 2 mois ?!?

Heureusement que Zane m’a réglé la petite pige que j’ai faite pour elle, même si ça va pas pisser loin.

 

Vendredi 15 mars 2024

Hier donc, branle-bas de combat dans mon administratif : projections comptables, nouvelle demande d’aides à la CAF, actualisation de mon PAS sur le site des impôts… Résultat : il me reste en fin de mois 200€ à tout casser, autant dire rien. Si je reste dans mon appart aux 1300€ de loyer.

Toto, quand je lui en ai parlé, s’est enquis avec enthousiasme sur un logement social vaquant dans leur lotissement, à deux pas de chez lui, donc. C’est sûr, un loyer à 300€, ça me sauverait la mise. Mais je ne suis pas ultra-chaude de partir dans la pampa sans avoir de job télétravaillable, ou tout du moins hybride, auparavant. Sans compter que cela m’emmerderait fortement de m’installer « provisoirement » dans l’attente de pouvoir acheter ma maison… Et rien qu’à l’idée du déménagement, des changements d’adresse et tout le tralala pour un pavillon de lotissement, temporairement certes mais qui pourrait s’avérer pérenne faute de job, bah ça ne m’enchante pas.

Car, eh oui, je n’ai pas été retenue pour le job en or sur lequel j’avais tant capitalisé. J’ai fait exactement ce que j’avais dit ne pas faire, j’ai mis la charrue bien avant les bœufs en me projetant corps et âme dans ce qui n’était qu’une hypothèse très incertaine.

La déception a été immense. La remise en cause douloureuse. Puis, j’ai pu reprendre du poil de la bête et ai continué de postuler à tout va, peu importe j’ai envie de dire si télétravail ou pas, surtout avec le spectre aux fesses de me retrouver à la rue, faute de pouvoir payer mon loyer avec mon allocation chômage maigrichonne.

Il y a bien les missions de consulting de Zane mais pour l’instant, rien n’est encore tombé. J’ai travaillé comme une folle sur deux appels d’offre, bénévolement du coup, on garde espoir mais bon.

Bref. Je me donne jusqu’à fin avril, si ma situation n’évolue pas d’ici là, pas le choix, je déménage dans la pampa faire ma cassoss. Une perspective des moins engageantes de toute ma vie.

LA MEILLEURE ST VALENTIN, EVER!

« Happy to have this interview with you, Bichette!

I am looking forward to a fruitful discussion.

Regards,

Mr. Sr Vice-President »

C’est le meilleur email que j’ai jamais reçu pour la St Valentin !

 

Jeudi 15 février 2024

Pas le labo pharma à côté de chez moi qui se sont toutefois, quelques jours plus tard, fendus d’un laconique « After considering carefully, we will not be proceeding further with your application » gnagnagna, ni la start-up qui fait des ordis quantiques (Yang était au taquet quand je lui en ai parlé) et qui m’a abordée via un chasseur de têtes mais une boîte IT internationale pour laquelle j’ai postulé le 11 décembre dernier !

Vendredi dernier, j’ai donc eu mon premier entretien en visio. Cela s’est super bien passé, très bon feeling avec la Talent Acquisition Head, une Allemande avec un fort accent, qui m’a dit avoir vraiment eu le coup de cœur pour mon CV…

Et au fur et à mesure de la discussion, je m’aperçois qu’il s’agit du poste parfait pour moi, check this out : of course en CDI, en full-remote avec une allocation de 100€/mois pour payer l’électricité, quelques voyages dans l’année aux US, Canada, Brésil et toute l’Europe, je leur sors mes 50K annuels ils me répondent « no problem » auxquels s’ajoutent des bonus et des primes d’intéressement à tout va, ils souhaitent quelqu’un de dynamique et de sympathique, très orientée Customer Satisfaction – c’est en cela d’ailleurs que mon expérience de propriétaire de restaurant a fait la différence, ce sera bien une des rares bonnes retombées de ce truc, tiens – le job en lui-même, je le connais presque par cœur, bref c’est TOP !!!!

Et aujourd’hui, je reçois l’invit pour le second entretien mercredi prochain directement avec le VP qui sera potentiellement mon boss. Enfin, un de mes boss car si j’ai bien compris, j’aurais aussi le Président lui-même à m’occuper… En tout cas, ils m’ont l’air bien sympathique.

C’en est presque trop beau. Y a un loup quelque part. Sinon, je suis plus que vernie ! Allez, je ne m’enjaille pas plus que de raison, j’ai déjà vécu ça par le passé, je m’enflamme et on me dit merde ensuite, donc…

Mais c’est chouette quand même. C’est très inhabituel pour moi d’être si euphorique en plein dans mon Triangle des Bermudes 10-14-17 février, respectivement la mort de mon père, la maudite St Valentin et l’anniversaire de ma rencontre de Walter. Je dirais même que cela ne m’est jamais arrivé. Mais je prends.

Bon, demain je repars chez Toto, j’emmène ma Clio à la révision dans la pampa parce que c’est moins cher. Ensuite, je ne bouge plus jusqu’au 9 mars pour l’anniversaire de Gilbert, l’oncle de ma belle-sœur qui a un super jardin et qui serait devenu mon voisin si j’avais acheté la maison dans les ronces.

En parlant de maison, dès que je signe ma promesse d’embauche, je file dare-dare me rappeler au bon souvenir du banquier. Car mon projet de vie n’a pas varié. Oh faut vraiment que ça se fasse, cette affaire !

 

Pfffiou je suis un peu crevée, moi. Disons que ça retombe car ça fait bien 3 semaines que j’arrête pas. Fin janvier, j’ai passé 72h à bosser sur mon premier projet avec Zane, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait fumer mes neurones d’activité comme ça ! Je ne suis toujours pas convaincue que je peux faire ce job mais je suis assez satisfaite du boulot que j’ai rendu. Et ChatGPT est devenu mon second BFF. Punaise, l’i-Phone et maintenant l’intelligence artificielle, j’ai fait un hyper-jump dans la modernité, moi !

Ensuite, mes derniers jours au bureau avec un pot de départ organisé spécialement pour moi et une standing ovation qui a presque failli me tirer une larme… Dès le lendemain, direction chez Toto et la salle des fêtes de Tataouine-les-Bains pour préparer la grosse fiesta des 18 ans de ma nièce. J’y ai laissé d’ailleurs quelques lombaires à porter les dix-mille litres de punch mais bon. Quand je pense qu’on remet ça pour ses 20 ans…

Puis hop, je suis repartie direction le Normandy Beach. 4 mois que je n’y étais pas revenue. Ça m’a fait du bien de marcher sur la plage, la truffe au vent. Puis, on a parlé avec Miles et Joan des préparatifs pour le 80ème anniversaire le 6 juin prochain… C’est énorme, ils en sont fatigués d’avance. Bref, je retourne les voir mi-mars pour les aider au gros ménage de début de saison.

 

Allez, je m’affole un peu, Yang ne devrait pas tarder, grosse soirée en perspective de récupération de données sur un disque externe récalcitrant… Oh et puis je vais fêter mon second entretien, tiens. Cheers !

LA BOMBE

  • Qu’est-ce que tu veux à Noël ?
  • Un job ? Et une maison à la campagne.

Bon, j’ai eu un mug-renne de Noël. Quelle pince, ce Père Noël.

 

Dimanche 21 janvier 2024

A y est, j’ai fini mon CV de Consultant Project Director. Zane veut l’intégrer de suite dans les propals sur lesquelles elle travaille en ce moment. Notamment un truc avec l’UNICEF pour lequel elle me dit que je suis faite.

Tout cela reste encore bien mystérieux à mes yeux. Et ce, malgré la kick-off visio à laquelle j’ai participé avec toute l’équipe de Zane mardi dernier. E-learning, data up-skilling, ICT4D… Du charabia pour moi. Et je n’ai pas osé dire que les missions humanitaires type ONG, bah ça me motive moyen car je pense que c’est comme de pisser dans un violon.

Mais sait-on jamais, je vais peut-être me découvrir une vocation. Et ce n’est pas ma galère à retrouver un job « traditionnel » qui dira le contraire. Une quarantaine de postulats pour six interviews qui n’ont rien donné, je trouve le ratio bien maigre.

Au point de me faire douter. De moi, de mes compétences. Ma grande expérience vaut peut-être que dalle au regard de mon absence de diplômes et de mon âge. Et pis, je ne sais pas me vendre. Je suis d’une nullité affligeante en la matière. Bref, grosse remise en question.

D’où mon vœu de Noël. Me voilà, non sans grimaces, en train d’imaginer la suite bah au chômage. Grosso modo, je perds 1 000 balles. Je vais me retrouver dans la même situation qu’il y a 2 ans, lorsque j’ai pris une coloc pour pouvoir garder mon appart. Merde.

Parce que le truc de Zane, c’est aléatoire, au gré des appels d’offres décrochés. Quand ça tombe, ça tombe bien, du genre 100 000 dollars à l’année, mais bon. Elle m’a confié toutefois une pige d’un mois pour structurer leur Sharepoint sur i-Cloud et établir une librairie des offres/ressources. Ça, c’est sûr, je vais le faire à la marge en attendant que le chômage tombe. Puis après, on verra.

 

Je repense à mercredi dernier au boulot. Il me reste 10 jours à faire, autant dire que je suis en mode cruise, si ce n’est la passation au p’tit jeune qui me semble bien vert pour faire mon job. Bref. Mercredi donc, après m’être excusée sur le Doodle de la Xmas party du 8 février – j’étais invitée mais je n’ai pas envie de faire de simagrées à tout va – je vois que le Townhall de janvier est annulé et que Big Boss va nous convoquer en direct.

Ne me sentant plus concernée, j’ai ignoré le rassemblement impromptu dans la cuisine qui jouxte mon bureau, me concentrant sur un dossier en souffrance avec une collègue. Cette dernière me chuchote à un moment donné en pointant la cuisine d’un mouvement de tête : « C’est normal que X et Y soient en pleurs ? »

Je jette un œil, oui, c’est effectivement bizarre. Et l’on se lâche en supputations diverses et variées, ne pensant pas une seconde qu’une de celles-ci puisse être véridique… La réunion se termine et l’on me met au parfum : la boîte ferme le rideau, à Paris et en Finlande, tout le monde sur le carreau, à horizon printemps 2024, soit dans 2 mois !!!

J’en suis restée sur le cul. Quelle bombe ! Ah je comprends mieux le « plus de budget pour t’embaucher », plus de budget tout court, en fait. D’une certaine façon, ça me réconforte, car je me dis que ce n’était pas moi le problème.

Mais au-delà de cette pointe d’égoïsme, cynique mais justifiée, je ne peux m’empêcher de compatir. Je quitte la boîte dans 10 jours et pourtant, je me sens partie prenante du désespoir ambiant. Ils me font vraiment de la peine. Même ceux avec qui j’ai pu avoir des bisbilles. J’ai zéro rancune et même si je pense que cela va rabattre le caquet de certains, jamais je n’aurais pu leur souhaiter un pareil sort.

Surtout aussi brutalement. On le savait que la boîte allait mal, ça sentait le roussi depuis quelques mois déjà. Mais de là à virer tout le monde et à fermer le site sous 2 mois ! C’est très moche et je suis triste.

 

Et puis vendredi, je reçois ce mail :
« Thank you for submitting your details to us for the position of Executive Assistant, Global Regulatory Affairs .
We are happy to confirm that your application is currently under consideration.
A member of our recruitment team may be in touch with you directly regarding the next stage of the process.
In the meantime, we wish you every success with your application.

Kind regards,
Talent Acquisition »

Un labo pharma, à 300 mètres de chez moi. C’est drôle, c’est une des rares annonces à laquelle j’ai répondu en dilettante, seulement parce qu’elle cochait certains de mes prérequis, comme le salaire convenable, le télétravail hybride et bien sûr en CDI.

Allez, on va y croire.

En attendant, je vais terminer les 18 cadeaux pour les 18 ans de ma nièce dans deux semaines…

LA TRINITE DE LA LOOSE

Tous les ans en décembre, je subis trois avaries. Cette année, je suis servie.

Ça a commencé avec mon ordi perso qui a rendu l’âme après 12 ans de bons et loyaux services. Puis, je me suis faite chourer mon mobile pro dans le métro. Serrés au chaussepied qu’on était, je n’ai rien senti.

Et la troisième avarie, et non des moindres, Big Boss a mis un terme à mon contrat. A poil dans trois semaines. Joyeux Noël.

 

Samedi 9 décembre 2023

7.00. Il fait encore nuit, il pleut des seaux, personne dans la rue et aucune voiture de garée. Un petit air d’hiver nucléaire sous mes fenêtres. Ça ressemble à ma vie du moment, tiens. Mais je crois dur comme fer qu’après la destruction vient la reconstruction. C’est tatoué dans mon dos, je ne suis que résurrection.

Hier, j’ai pas mal turbiné. Envoyé des mails au propriétaire de la maison dans les ronces, au banquier, à l’entrepreneur pour leur dire que je mettais en stand-by mon projet le temps de retrouver un emploi. Car pas de bras, pas de chocolat. Mais ce n’est que partie remise.

Projet qui avait par ailleurs évolué depuis le week-end dernier. Toto et Nana ma belle-sœur me sont tombés à bras raccourcis sur le poil, vitupérant que je m’engageais dans un pot de pus, que la maison ne vaudrait jamais les 130.000 euros que je m’apprêtais à demander au banquier, bref…

J’ai eu beau arguer qu’un coup de cœur ne se discute pas, ça n’a pas fait un pli, photos à l’appui :

« Regarde, à ce prix-là, ce que tu peux avoir dans la région avec vachement moins de travaux ! »

Puis, l’entrepreneur qui, en divisant par deux son devis comme je lui avais demandé, a dû sucrer bah presque tout. Demander de l’aide à Toto et consorts – autant dire que je me serais prise un mur de plein fouet – pour pallier aux prestations non-effectuées a commencé à me faire réfléchir.

Sans compter le montage alambiqué du prêt avec les subventions à réclamer, le mini-prêt à taux zéro et les nouvelles directives environnementales censées se déployer début 2024 sans en connaître les contours avant.

Bref. A l’apéro, j’ai effectué la recherche, comme ça, juste pour voir, d’une maison ancienne avec terrain, sans voisins, à vendre dans le coin. Dix secondes plus tard, j’ai trouvé la perle rare.

« Tiens, bah ça, je veux bien ! Mais pas vos pavillons de lotissement sans charme ! »

Toto et Nana étaient ravis et pour le coup, totalement d’accord avec moi. A 15 km de chez eux, au centre-ville d’une petite bourgade tous commerces, pas une mais deux maisons sur un grand terrain arboré avec garage et dépendances et 4 chambres dans la maison principale ! Peu de travaux, la majorité subventionnables, et surtout habitable en l’état. Le tout dans le budget que m’a donné le banquier. La fête, quoi.

Ça a fait son chemin dans ma tête. J’ai lâché prise au sujet de la maison dans les ronces. Oui, le coup de cœur… Je pense qu’en fait, c’est le projet de vie qui allait avec qui l’a provoqué. Et je me suis enferrée dedans avec, je le reconnais, des œillères en acier trempé.

En fait, j’ai repensé au restaurant que j’ai ouvert, pratiquement envers et contre tous les avis autour de moi, négatifs à 90% tant les risques et l’épuisement à venir étaient grands. Je me suis souvenue me promettre à moi-même à la fin, que plus jamais je ne m’obstinerai sur un projet, quel qu’il soit, si tous les avis étaient négatifs. L’entêtement aveugle et sourd mène en général dans un mur. Basta.

Donc tout ça, c’était le week-end dernier. Et mercredi, Big Boss a coupé net tous mes rêves de télétravail à la campagne. Pas de budget, en tout cas me concernant, quelques griefs malgré la reconnaissance du travail accompli, bref, du pipeau.

  • Qu’est-ce que tu as à dire ? Tu devais t’en douter, quand même, non ?
  • Bah oui et non. Mais cela aurait été bien de me le dire avant, pas à trois semaines de la fin de mon contrat…
  • Tu as besoin de combien de temps pour te retourner ?
  • Fin janvier ?

Je suis sortie de son bureau abasourdie. Je m’attendais à ce qu’il me reconduise en intérim, histoire de repousser le truc aux calendes grecques, mais pas qu’il mette un terme de façon aussi tranchée.

Aucune envie de contestation. C’est pas mon truc, à la base, mais une fois que j’ai eu mis tous les morceaux du puzzle en place, j’ai compris qu’effectivement, il ne pouvait en être autrement. Ça vient de quelqu’un en particulier avec qui j’ai échangé dernièrement quelques mails légèrement désagréables, quelqu’un qui me taxe d’incadrable malgré tous les rapports d’activité que je lui ai fournis, quelqu’un avec qui le courant ne passe pas depuis quasiment le début et qui a privilégié son larbin à qui ils viennent de signer le CDI et à qui je dois faire la passation de mes tâches dès lundi…

C’est la première fois dans toute ma carrière que je pars d’une boîte à cause de griefs contre moi. Car c’est bien ça et non leur pipeau de budget. Si je leur avais convenue, ils se seraient battus pour pérenniser mon poste. Bref. Comme quoi, leur joyeux bordel de start-up voulant devenir grande, ce n’était pas pour moi et cela s’est senti.

Cela dit, je ne regrette rien. Pas même d’avoir quitté un CDI pour de l’intérim à l’avenir incertain. En un an, j’ai acquis de nouvelles compétences, j’ai appris énormément – notamment que je déteste le copinage avec des piailleuses pour me mettre dans leurs petits papiers – je me suis fait de nouveaux amis quand même (QNO, tu vas me manquer ! ), bref, c’était une expérience qui valait d’être vécue.

Allez zou, je suis sûre que c’est un mal pour un bien. Je vais faire ma passation proprement, par acquis de conscience, même si je compte bien ne plus être la foudre de guerre que j’ai été, et je vais aller de l’avant.

D’ailleurs, j’ai déjà une piste, et pas des moindres… Zane m’a proposé un poste de Consultant Project Director dans une de ses sociétés, un job en full-remote à 500 dollars/jour… Le truc de ouf. Elle a même proposé de me faire une attestation d’embauche sans période d’essai pour mon banquier ! Bon, je vais quand même attendre un chouille avant de remettre mon projet immobilier à flots mais tout de même…

Ça fait quelques temps qu’on en parle, elle et moi. Surtout lorsqu’on s’est retrouvées en Floride il y a trois semaines. La Floride… Et dire que j’ai failli annuler ! J’ai passé 9 jours fabuleux là-bas. Rencontré des gens extraordinaires. C’est chouette d’avoir ça dans mon escarcelle de bonheur. Surtout en ce moment !

Je n’ai rien fait de particulier là-bas, pas de tourisme à proprement parler. Je logeais chez Libby et Justin, un couple de Népalais-Américains, avec lesquels je me suis sentie connectée instantanément. D’une gentillesse, d’une générosité, j’avais l’impression d’être une star chouchoutée en permanence !

Et leur maison… Un havre de paix et d’harmonie, un cocon, jusqu’au lit king-size dont la couette était d’une infinie douceur… J’ai passé la plupart du temps sur la terrasse près de la piscine (faut dire qu’il faisait 30°) à rêvasser, à écrire, à lire aussi mes satanés mails de boulot avec 6 heures de décalage…

On a beaucoup échangé. Sur la France, sur le Népal, sur les Etats-Unis… C’est ça que j’aime par-dessus tout, rencontrer des gens d’autres horizons, échanger, partager, quel bonheur ! Du coup, je suis invitée quand je veux au Népal, dans leur famille car l’hôtel c’est pas bien, et ils viendront en France pour ma crémaillère au moins et je les emmènerai en Normandie hahaha !

Et bien sûr, je suis fortement invitée à revenir à Tampa pour cette fois-ci faire vraiment du tourisme avec eux, si désolés pour moi qu’ils étaient de ne pas avoir eu le temps de me promener. Ce sont tous les deux des geeks en home-office qui devaient travailler à ce moment-là, sauf pour Thanksgiving où l’on s’est tous retrouvés dans la maison familiale de Zane à quelques kilomètres de chez Libby et Justin. Après une journée à faire les courses et une autre à cuisiner. Le vrai truc, quoi.

Bah, je n’étais pas là pour faire du tourisme mais pour Thanksgiving. On a quand même pu apercevoir la queue d’un alligator, visiter Ybor City downtown by night (le quartier historique cubain) et prendre le trolley jusqu’au wharf de la baie de Tampa.

Mais ce dont je me souviendrai particulièrement, c’est la chose improbable à laquelle j’ai eu la chance et l’honneur de participer : la cérémonie du Puja chez la cousine de Libby. J’ai même pris des notes, que je voulais retranscrire dans ce blog une fois rentrée, sauf que mon ordi est décédé justement à mon retour…

Bref, improbable et pourtant d’une évidence rare.

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Puja in Florida
Deux cuillères d’eau, une fleur, une pincée de riz, un billet d’un dollar et une pièce de 25 cents, une cuillère de lait entier, deux cuillères de miel, une grenade, une mandarine, des feuilles de bananier, une noix de coco, un bâton d’encens, un fil tissé autour du cou de la statuette de euh Shiva ? un coup de clochette, le tout pendant 3 heures au son d’une mélopée ininterrompue de sanskrit débitée par un prêtre assis en tailleur, portable sur les genoux.

Pas la recette d’un gâteau improbable mais la cérémonie du Puja chez la cousine de Libby à Valrico à 50km à l’Est de Tampa, Florida.

Dimanche 19 novembre 2023
Le Puja est un rituel de purification de la maison et de ses habitants que l’on fait une fois par an dans la tradition hindi.

Libby est Népalaise mais vit aux Etats-Unis où elle est venue faire ses études depuis 18 ans. C’est d’ailleurs au Salem College qu’elle a rencontré Zane. Mariée depuis 5 ans à Justin, Népalais lui aussi, qui est venu la rejoindre il y a 3 ans, c’est un petit bout de femme tout en rondeurs au regard étrangement perçant mais au rire très communicatif. Tous les deux d’une attention à chaque instant, d’une gentillesse au-delà des mots. Très raccord, ce couple, même si issu d’un mariage arrangé mais hé, ça fonctionne, alors…

Ils sont venus me chercher hier soir au motel pourri que j’ai eu la mauvaise idée de booker… Moi et mes crappy motels ! Le plan était d’y passer deux nuits, le temps pour moi d’aller explorer les environs et d’aller faire faire mon tattoo au Ink Villain Tattoo. Mais d’une, il était trop excentré sans aucun transport en commun si ce n’est un bus par jour, et de deux, dans une des zones les plus mal famées de la banlieue de Tampa… Je ne suis pas trouillarde de nature mais là, j’avoue que je ne faisais pas la maline. Et bouclé la porte de ma chambre à triple tour. Chambre bien sûr dans un état limite salubre.

Quand je leur ai dit ma mésaventure, Libby m’a dit immédiatement « Ne reste pas là, on vient te chercher ! », j’ai plié bagages fissa et quelques heures plus tard, on dînait ensemble sur la marina de Tampa Heights. C’est sûr, pas la même ambiance ni la même faune !

Et quand je suis arrivée chez eux, dans la petite bourgade de Valrico, le pays des fraises, j’ai eu l’impression d’entrer dans un hôtel 10 étoiles où tout n’était que luxe et volupté. Safe and sound.

Tiens, voilà le prêtre qui sort un livret de ce que je pensais être des sudoku… ah non, ce sont des prières. Me disais aussi, s’il se fait autant iech que nous, autant se faire une grille de sudoku entre deux incantations, ou du Candy Crush sur son portable qu’il consulte très fréquemment sans discontinuer de chanter pour autant. Namaste, dude.

Moi, ça m’endort. Avec le jet-lag, je ne demande pas mon reste. Jusqu’à ce que Justin me réveille, tout excité, avec un “Viens vite, la cérémonie se termine!”

Je m’exécute, pensant juste dire au-revoir au prêtre, mais en fait, c’est le bouquet final : chacun notre tour, on se fait “bénir” en donnant un billet au prêtre qui nous met une cuillère de yaourt béni dans la main droite, allez hop cul-sec, ensuite on jette une poignée d’un mélange de riz, de terre et d’encens sur le bois de santal enflammé dans une barquette en alu, on nous dépose je ne sais quoi sur le front, on envoie de la fumée vers les dieux puis vers nous-mêmes, sur les yeux, sur la poitrine les bras croisés, on doit gober un truc – ah non, je ne mange pas le bloubiboulga dont vous avez tartiné Shiva!! – et pour finir, on doit bénir les hôtes de la maison qui se prosternent à nos pieds et qui nous filent un billet de 20 dollars en offrande!
Tout ça sous la supervision du prêtre qui doit avoir bien soif, après ces 3 heures d’incantation.

C’était une expérience très intéressante. Et ces gens sont d’une gentillesse! D’accueillir comme ça une parfaite étrangère chez soi lors d’une cérémonie aussi intimiste, ce n’est pas donné à tous. Vraiment, ça restera longtemps gravé dans ma mémoire, au rayon “Besties”.

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J’ai aussi beaucoup parlé avec Zane pendant mon séjour, notamment de son divorce en cours, du chaos émotionnel qu’elle traverse, de son boulot à l’horizon incertain pour elle également… Heureusement qu’elle a ses deux sociétés de consulting car avec sa maison d’Alicante, celle de Londres et celle de Tampa ainsi que les frais du divorce, elle a intérêt à avoir les reins solides côté finances.

Bref, on en est venues à se dire « Et si l’on s’alliait et que l’on montait un truc toutes les deux ? »… Moi, je me suis prise à rêver de travailler depuis ma maison à la campagne, puis un mois en Floride, un mois en Espagne, d’où je veux en fait ! Plus de chef mal luné sur le dos, plus de longs trajets dans le métro qui schlingue, que moi et le job.

Bon, encore faut-il que je sache ce que c’est. Car Consultant Project Director, ça veut rien dire. En tout cas, à moi. Zane est persuadée que je corresponds exactement au poste, je lui fais confiance, après tout c’est sa boîte, mais il va falloir qu’on m’explique clairement ce que je suis censée faire.

  • At your age and with your experience, if not now, when ?!
  • It’s not that I’m being a chicken or thinking less of myself, I’m just realistic and I’d rather go with caution than with arrogance…
  • You wanna be an American ? You must be arrogant !
  • All right, let’s do it.

J’en saurai plus dans les jours qui suivent. Je me suis d’ores et déjà renseignée sur ces histoires de déclaration de revenus de l’étranger et le portage salarial du statut Consultant indépendant. Car j’aurai un contrat UK and Wales et serai payée en Dollars. Nous, les Frenchies, on aime bien savoir ce qui nous reste après les impôts et les charges sociales. Apparemment, beaucoup. De quoi faire sourire mon banquier, qui ne savait faire que la tronche lorsqu’il me voyait arriver ces derniers temps.

Si cela se concrétise, je pense terminer dans ma boîte bah le 31 décembre comme prévu dans mon contrat. Tiens, je leur demanderai si je peux garder l’Iphone 15 tout neuf que j’ai eu en remplacement de mon Iphone 13 volé dans le métro lundi. En guise d’indemnités de départ.

Car avarie #4 – décidément, je suis pourrie gâtée cette année, moi – mon bon vieux Crosscall est en soins palliatifs, suis pas sûre qu’il voie 2024… C’est-y pas énorme, comme news ?!!? Moi, la dinosaure du téléphone, je me mets enfin au high-tech ! Ce ne sont pas tant les moqueries autour de moi, j’ai l’habitude et c’était presque une fierté, mais comme je dois remplacer mon vieux nanar, c’est l’occasion de faire le grand saut.

Et j’avoue, c’est très pratique. Je suis de plus devenue accro aux jeux sur l’Iphone… Hahaha c’est loin, le Bubble Shooter sur Windows !!!

 

Bon, allez, j’ai encore du taf qui m’attend, comme l’enregistrement des RIB des contributeurs du restaurant pour le versement de la première annuité comme promis il y a un an. Kevin a bien rechigné au début mais a fait finalement son virement chaque mois.

Et il faut que je prépare mes recettes pour Noël que je vais passer cette année chez Toto. J’ai l’intention de faire un chapon aux fruits caramélisés ainsi que l’exceptionnelle Sweet Potatoe Pie de Patti LaBelle que j’ai eu l’occasion de goûter à Thanksgiving. Moi qui ne suis ni sucré ni tarte ni patate douce, j’ai trouvé cela exquis.

Mais toujours zéro envie de faire un sapin chez moi. J’en ferai un dans ma future maison devant la cheminée.

    

ULTIMATE TATTOO

« Tout d’abord, je vous annonce que c’est vous que je retiens pour mon projet. Sous certaines conditions cependant car j’ai fait le point hier avec la banque. 

Ainsi, le financement des travaux que l’on m’autorise est de 90.000 € TTC max. Cela va changer beaucoup de choses, il va falloir faire des choix, je me tiens à votre disposition pour en discuter. »

Mon mail à l’entrepreneur que je viens d’envoyer.

 

Dimanche 29 octobre 2023

Tout ça, bien sûr, sous réserve d’avoir un CDI bientôt. Au vu de la grand-messe qui se prépare le 14 novembre – c’est carrément Über Boss depuis San Diego qui va prendre le micro – je devrais en savoir plus sur mon avenir dans la boîte d’ici à ce que je parte pour Tampa le 17.

Ma recherche d’un autre job n’a pas donné grand-chose. Quelques touches, mais pour des postes en-dessous de mes compétences avec la maigre paie qui va avec. A quoi ça sert un CDI si je ne peux pas rembourser mon crédit ? Donc, je suis bloquée. Bah attendons la grand-messe.

 

Je me remets doucement de mon premier Covid en 4 ans de pandémie. Une semaine en « télétravail » à maudire le métro, le boulot… Surtout que j’ai fait une réaction allergique à l’ibuprofène… Car au début, j’avais juste mal au dos, aux côtes. J’ai pensé que c’était ma fibro qui s’upgradait, alors j’ai gobé des Nurofen comme des Smarties.

Chose à ne pas faire avec le Covid mais j’en savais rien. C’est quand j’ai failli tomber dans les pommes chez Toto que ma belle-sœur m’a glissé un autotest sous le nez, style on ne sait jamais et paf, positive force 12 ! Mais bon, comparé à la grippe que j’ai eue l’an dernier, une semaine après avoir embauché dans ma boîte actuelle, bah le Covid c’est du pipi de chat. Je pense d’ailleurs me faire vacciner, chépa…

 

Bon, faut que je finalise mon voyage à Tampa. Honnêtement, j’aurais bien annulé mais mon billet n’est pas remboursable. Car je vais perdre une semaine de paie et ce n’est pas trop le moment, mais bon.

Tiens, je vais en profiter pour me faire faire un autre tattoo. Sur l’épaule droite, pour couvrir ma cicatrice. Et puis une semaine sous le doux soleil de Floride, ça ne peut être que bénéfique. Avec mon bol, va y avoir un Katrina 2…

Râpé des carottes ou bien?

« Peut-être n’avez-vous pas eu de retour de votre Service Prêt? Je souhaiterais juste avoir un premier retour sur la faisabilité de mon projet, savoir s’il n’y a aucun espoir, si je dois retravailler le dossier… »

Bref, savoir si c’est râpé des carottes ou pas.

 

Samedi 16 septembre 2023

Qu’est-ce que j’aime pas les banquiers ! Moins je les vois, mieux je me porte. Et d’avoir sa vie entre parenthèses, suspendue à la décision de ronds-de-cuir procéduriers, mais quelle horreur ! J’ai tout fait ces dernières années pour m’en affranchir, j’étais libre, sans contraintes ni astreintes, sans pression de nulle part… Autant dire que là, je ne suis pas à la fête.

Il a fini par me rappeler hier. Outre les devis travaux estimés à la hausse, le frein majeur est le fait que je sois en intérim. Clairement, ça va se corser, cette histoire… Car je n’aurai pas de visibilité sur la suite de ma vie professionnelle avant octobre-novembre. Et vu la mine chagrine de Big Boss lorsque je lui en ai parlé mardi, je commence à me dire que ça sent vraiment le roussi :

  • A l’heure actuelle, je ne peux rien te promettre, malheureusement.
  • Sais-tu si au moins je serai prolongée en intérim au-delà du 31 décembre ?
  • Hélas non, même ça, je n’en sais rien.

Bref, ça pue. Ma boîte ne va très bien, certes – enfin, la division à laquelle j’appartiens – mais se prépare-t-il un dumping comme ce fût le cas en juin dernier avec une autre de leurs filiales fraîchement rachetées ?… Ou une période de vaches maigres avec des coupes franches dans les effectifs ?

J’ai envie de dire peu m’importe. Egoïstement, je ne peux pas continuer dans cette incertitude, surtout avec un banquier quasi-intraitable aux fesses. Donc, j’ai activé mes contacts et je consacre ce week-end à la mise à jour de mon CV. Ma responsable d’intérim :

  • Ah bon ? Et si je vous trouve un CDI à Marseille, vous êtes prête à faire le grand saut ?
  • Du moment qu’il y ait un peu de télétravail et qu’on me paye mes frais de déplacement.

Je me bats pour ma retraite. A ma façon. Il me reste quoi, 15-20 ans à bosser, et j’aurai nada à ma retraite, et très certainement plus les moyens d’un loyer à 1.300 balles. Donc, rembourser un crédit sur ce qu’il me reste à travailler pour une petite maison, un potager et trois poules pour les œufs, c’est mon assurance d’une retraite pénarde sans autre problème que celui des doryphores dans mes patates.

Dire que je serai déçue si cela ne se fait pas, est en deça de la vérité. Je serai, je pense, dévastée. Car outre mon plan de vie qui serait tué dans l’œuf, je suis déjà très attachée à ce projet dont les contours hantent mes pensées non-stop…

Un jardin à l’anglaise avec des rosiers grimpants, des pas japonais, un petit bassin rempli de nénuphars et de grenouilles, un potager étagé, du jasmin, des clématites et du chèvrefeuille sur la clôture, des agapanthes et des bougainvilliers en pots le long de la façade sud, une verrière, un hamac entre les oliviers, une balancelle sur la terrasse, un rocking-chair devant la cheminée…

Je vais me battre comme une lionne. Il le faut.

¡QUÉ CALOR

« ¡Qué calor hace en Alicante este año! ¿De dónde viene usted? ¿De Francia? ¡Ciertamente hace menos calor allí! »

Le chauffeur de taxi à l’aéroport d’Alicante où je viens d’arriver.

Sí Sí señor. Mon espagnol n’a pas évolué depuis novembre dernier.

 

Jeudi 24 août 2023

Comme il est tôt, je décide d’aller me promener aux alentours en mode touriste, chapeau de paille sur la tête et appareil-photo à la main. Vamos a la playa. Il fait une chaleur de bœufs ! Le soleil me brûlant littéralement les mollets, je finis par me planquer derrière un gros palmier, en priant qu’un cumulus vienne s’égarer dans mon ciel de retour à l’hôtel…

Rien à faire, le ciel est d’un bleu imperturbable. Tant pis, je reste là un bon moment à regarder les gens sur cette plage surpeuplée dont on voit à peine le sable… Sont mabouls, en train de rôtir comme ça ! Et ces bonnets F qui ballotent dans un bikini rikiki, je me sens bien coincée du soutif, d’un coup…

Il y a beaucoup de Français. Mais pas les plus classieux d’entre nous. Gros beaufs au bob Ricard et jeunes wech wech en goguette. Mouais. Je ne vais déjà pas sur la Côte d’Azur afin d’éviter cette faune qui me navre, bref, je plie les gaules et je commence à remonter en empruntant les petites ruelles traversières.

Grand bien m’en a pris. C’est désert, à l’ombre, et magnifique.

Allez, je vais me mettre au frais à l’hôtel et préparer mes affaires pour demain. Ces trois jours à venir s’annoncent dantesques, check this out :

ZANE’S FABULOUS 40TH

Alicante and Petrer, Spain

from Friday 25 August to Sunday 27 August 2023

ITINERARY

Day 1 (Friday): Party Weekend for Zane’s 40th Begins. I’M THAT GIRL!!!

MORNING: Like a Church Girl White Welcome Party

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 10.45

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

  • Transport to welcome party location in Benidorm.
  • All guests advised to dress in all white. Bring your best duck lips and props.

Be ready to vogue and strike a POSE.

  • Welcome drinks and snack to be served.

AFTERNOON: Thique Beach Babes

  • Transport from welcome party location to the charming town of Los Arenales

del Sol.

  • All guests advised to bring your swim gear and comfy clothes for sunny

weather.

  • Lunch will be provided with many options and beverages.
  • Transport back to Alicante afterwards.

EVENING: Heated Tapas

MEETING POINT: QUO VADIS RESTAURANT AT 21.00

Address: Plaza de la Santisima Faz (Alicante)

  • Casual gathering in the evening for catered tapas and drinks in historic

Alicante center.

 

Day 2 (Saturday): Party Weekend for Zane’s 40th Continues. SUMMER RENAISSANCE!!!

AFTERNOON AND EVENING

You Won’t Break My Soul, So MOVE to the Leo’s Groove

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 11.30

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

  • Transport from Alicante to Casa Verde, Calle Mallorca, 6 in Petrer.
  • All guests advised to bring your swim gear and comfy clothes for sunny

weather during the day. We have a saltwater pool!

  • All guests advised to bring a change of clothes and to dress in a

Renaissance/Rebirth theme for the evening. Be creative!

  • Lunch, snacks, dinner, and drinks to be served. There will be a giant paella. I

repeat, a giant paella!

  • Entertainment for children, pool party, dancing, laughing, lounging with

hookahs, DJ, games.

 

Day 3 (Sunday): Party Weekend for Zane’s 40th Concludes. COZY ENERGY!!!

MORNING

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 10.30

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

OPTIONAL: Tour of Historic Alicante City, If You’re Happy to Get Your Plastic Off

the Sofa [reservation required]

  • Learn more about Alicante, visit the castle, and discover the oldest

winemaking region in the world.

  • All guests advised to dress comfortably with good walking shoes.
  • Light breakfast to be facilitated at tour start.

AFTERNOON

OPTIONAL: Departure Lunch of Pure/Honey for Alien Superstars Who Survived the

Weekend [reservation required]

MEETING POINT: RESTAURANTE CIAO MIAMI

Address: Passeig Esplanada d’Espanya, 8 (Ciao Miami)

  • Lunch will be provided with many options and beverages.
  • All guests advised to dress comfortably with good walking shoes. Walk

alongside Postiguet Beach to walk off the gluttony.

 

Qu’est-ce que je l’aime, ma Zane ! Car je n’ai vraiment pas la tête à la fiesta en ce moment. Depuis une semaine, je pense PAC air-eau, injection de résine hydrophobe, trémie et dalle de béton et je me projette sous ma pergola en train de siroter mon café le matin tout en regardant le soleil se lever…

Il y a une semaine, j’ai pu visiter la petite maison dans les ronces. Encore mieux que je ne l’aurais pensé : un charme décidément fou, un potentiel de dingue avec des murs de 80 cm d’épaisseur, des tomettes anciennes, deux celliers, plein de recoins à droite à gauche, un pigeonnier… Mais une tonne de travaux, et pas des petits.

Le banquier que j’ai vu dans la foulée, n’avait pas trop l’air de tiquer. Il aimerait juste s’assurer de mon CDI à venir et des 400 €/mois pour me loger 3 nuits par semaine à Paris, mais bon. On a fait une simulation et ça peut le faire. Maintenant, il faut des devis pour lesquels j’ai booké trois entreprises vendredi en 8. J’ai appelé le proprio aussi et l’on s’est mis d’accord sur 14.500€.

Vendredi dernier, c’était aussi les funérailles du frère de ma belle-sœur Nana. 46 ans, il est tombé dans les escaliers chez lui après une énième cuite. Je me souviens qu’il m’avait confié il y a trois ans, le temps d’une cigarette sur le trottoir après les funérailles de sa mère, deux mois avant celles de la mienne, qu’il ne savait pas s’il allait pouvoir lui survivre. Je lui avais dit que si. Je ne connaissais pas alors ce sentiment de désespoir intense qui lapide de l’intérieur.

Il s’est laissé couler. Toto a eu ces mots :

« Moi aussi, j’ai eu du mal à me remettre de la mort de Maman. Je crois même que je ne m’en suis pas encore vraiment remis. Mais je fais avec et surtout, j’ai une famille à laquelle m’accrocher. Lui, il n’avait rien, ni personne. A part sa mère. »

A nouveau, je ne connaissais pas ce vocabulaire et ces sentiments chez mon petit frère. D’une étonnante justesse.

Oui, c’était vraiment très triste. Cela a ravivé de plus de douloureux souvenirs, bref, vive les kleenex. Et comme à leur habitude là-bas, une fois les funérailles terminées, les larmes ont été rangées et le Berger Blanc a coulé à flots. Et ça n’a pas loupé :

« Bichette, pourquoi t’achètes pas la maison du frère de Nana ? Y a beaucoup moins de travaux ! »

Après une rapide visite, pour leur faire plaisir plus que par conviction, j’ai décliné. Déjà, la maison n’a aucun charme, pas de terrain mais surtout, elle sent la mort. Pas au sens propre, quoique, mais je l’ai senti tout de suite en franchissant le seuil : j’ai eu l’impression d’entrer dans l’Enfer de Dante.

Bref. J’appartiens déjà à la maison aux ronces.

LA PETITE MAISON DANS LES RONCES

« T’es fofolle, ça fait ton charme, j’aime bien ! »

Rheed, au détour d’un diabolo-menthe au PMU de Roissy-en-France.

Toujours par touches légères, sans gros sabots.

 

Samedi 5 août 2023

Je fais mine de rien mais je sais où ça va. Sur la réserve, je l’observe, le pied sur la porte qu’il a entrouverte. Je l’aime bien aussi. Même si je sens au fond de moi que ça ne marchera pas entre lui et moi.

On vient de deux mondes complètement différents, même si la différence est richesse, je ne suis pas sûre de vouloir m’adapter au sien et je ne veux pas lui imposer le mien. Il est déjà trop « into me », il est déjà trop gentil, trop à mes petits soins, limite à faire des plans à deux. Alors qu’il ne s’est encore rien passé entre lui et moi.

On parle beaucoup, il vient me chercher au boulot maintenant et l’on s’arrête boire un verre pendant quatre heures… Pas un seul contact physique, ne serait-ce qu’un effleurement de mains. J’ai bien catché un ou deux regards langoureux mais c’est tout. Du coup, je suis bien embêtée car je ne peux rien capter de lui.

Mais je pressens tout de même certaines choses. Mon don est en berne depuis que je prends de la paroxétine, certes, mais mon instinct fonctionne toujours, lui. Et ces choses ne me disent rien qui vaille. Ce sont comme des signaux d’alarme qui s’allument en moi et cette fois, je vais y prêter attention.

Parce qu’il y a un an et demi, je me suis emballée pour Josh alors que je savais pertinemment que ça ne le ferait pas. Bon, je n’ai pas attendu 5 ans comme avec Kevin pour y mettre fin, à peine 3 mois. Mais j’ai été horrible avec lui au bout de 2 mois, déjà.

C’est ce qui m’a faite me dire, par la suite, que je n’étais décidemment pas faite pour être en couple dans une relation conventionnelle. Pour l’autre ! Car ma devise est : je ne me souhaite à personne. J’excelle sur un week-end, éventuellement sur une semaine de vacances mais au-delà, je prends un goût amer qui devient poison.

Bref. En ce qui concerne Rheed, je pense que la chose la plus miséricordieuse serait de lui dire stop sans tarder. Mais ça veut dire mettre les pieds dans le plat. Je ne m’en sens pas le courage. Je vais la jouer pleutre jusqu’au bout, attendre qu’il ouvre la porte pour de bon pour lui dire de remballer ses billes. C’est nul, je sais.

 

9.05 J’appelle Georgette.

  • Tu vas bien ? T’as des nouvelles d’à-côté ?
  • Bah nan… Century 21 devait passer mais on ne les a pas vus.
  • Bon, ça t’embête de m’envoyer des photos ?
  • Avec les ronces, tu vas pas voir grand-chose…
  • Pas grave, c’est pour me donner une idée.
  • En tout cas, si ça se fait, je suis bien contente que tu deviennes notre voisine !
  • Ah moi aussi ! Et je vous préviens, pour ma crémaillère, je veux un rocking-chair !
  • Pas de souci !

J’ai trouvé la maison de mes rêves. Pas très loin de celle que j’avais repérée il y a 3 ans. Pas dans la prairie, pas dans la forêt, pas en bord de mer mais dans les ronces. Comme un joyau protégé par une horde de chevaliers…

Bon, le joyau est une petite masure à l’abandon où il y a tout à refaire. Mais sur un terrain de 6 000 m² arboré, un potager, une grange qui peut devenir une serre, un ruisseau en contrebas… Mon rêve !

Dans le département où j’ai grandi, à 15 km de chez Toto, à 38 km du cimetière où est Maman, à 200 km de Paris, c’est juste parfait. Je pense à ma retraite, en attendant je peux télé-travailler partiellement et profiter simultanément des avantages de Paris et de ceux de la campagne…

Et surtout, je peux m’offrir ce rêve : 15 000 euros ! Enfin, en faisant un crédit et en rajoutant le prix des travaux. J’ai pris rendez-vous avec la banquière dans deux semaines, pour tâter le terrain… En intérim, pas d’apport, il y a de fortes chances qu’on me dise de lâcher mon appart parisien à 1 300 euros de loyer, auquel cas il faudrait que je trouve à me loger la semaine à Paris pour pas cher…

Bref. Un plan de vie. Très surprenant pour l’oiseau sur la branche que je suis. C’est venu comme ça, naturellement, tout s’est imbriqué dans ma tête comme une évidence. C’était le week-end dernier chez Toto.

La tante de ma belle-sœur, Georgette, a appelé car son voisin vendait la Saxo de sa mère décédée récemment, une aubaine pour ma nièce qui passe son permis à la rentrée. Nous sommes tous allés chez Georgette chez qui le fameux voisin déjeunait. Moi j’en ai profité pour visiter avec délice le grand jardin de Gilbert, l’oncle de ma belle-sœur, chiper de succulentes figues, discuter fumier et cendres de cheminée pour amender les tomates anciennes et m’extasier devant les énormes poules qui picoraient dans leur enclos.

J’étais dans mon élément, heureuse comme tout. Je n’ai prêté que peu d’attention à la petite maison de la mère décédée du voisin qui vit à Arras et qui vient donc rarement dans le coin. D’ailleurs, derrière la haute frange de ronces, on ne voyait pas grand-chose. Mais j’ai aperçu le grand terrain, les arbres, le potager…

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai posé la question à ma belle-sœur :

  • Il va en faire quoi de la maison ? Il la garde en villégiature ?
  • Ah non, il va la vendre. Pas cher vu que c’est un taudis. Pourquoi, t’es intéressée ?
  • Bah… ouais.

On fêtait l’anniversaire de ma belle-sœur justement, donc Georgette et Gilbert étaient là. Dès qu’ils ont su, ils m’ont abreuvé de détails sur la maison et enjointe à battre le fer tant qu’il était chaud, c’est-à-dire appeler le voisin. « Il ne l’a pas encore mise sur le marché, tu es la première sur le coup donc faut pas attendre ! »

Bref. Encore mieux que je ne l’espérais : une cheminée, de la tommette ancienne, des combles aménageables… Et le prix : grand max 20 000 euros.

Le revers de la médaille, c’est qu’il y a vache de travaux, dont certains immédiats comme le changement des fenêtres et la porte d’entrée qui se sont faites défoncées par les pompiers pour entrer dans la maison lorsque la dame est décédée, le raccordement au tout-à-l’égout, le lavabo qui ne tient que par les tuyaux à changer et bien sûr l’arrachement de la forêt vierge de ronces.

Tout va dépendre de la banquière. Mais je m’y vois déjà.

Ce n’est pas une lubie, c’est la suite de ma vie.

LE PRESQUE DATE

« Oh, t’as un biper ! T’es médecin ? »

WLE, 26 balais, c’est sûr que mon pas-smartphone a de quoi l’intriguer. C’est bon, tout le monde au boulot sait à présent que je suis une vieillerie. [soupir]

 

Dimanche 23 juillet 2023

Mercredi, j’ai migré du 3e étage au 1er pour être au cœur de la logistique. Pour rien. En effet, je devais gérer le contrôle d’accès que l’on était sur le point de déployer mais basta : tous les projets Facilities ont été gelés. Grosso modo, tout ce sur quoi je travaille comme une acharnée depuis 6 mois, comme l’énorme projet de rénovation du nouveau plateau récemment signé. Révision des budgets et de la stratégie, en attendant, j’ai reçu l’ordre formel de tout mettre sur pause.

Le grand groupe pour lequel je travaille va bien, ma division au niveau mondial va bien, mais en local, cela se tend. Direct, je suis allée voir mon big boss dans son bureau, pour une fois qu’il était à Paris :

  • Euh, ça sent le roussi pour moi, non ?
  • Bah nan, il y aura toujours besoin de ton poste ici…
  • Oui mais s’ils raisonnent en coupe franche et délestage, les consultants et les intérims sont toujours les premiers à passer à la trappe, donc…
  • Te concernant, je ne pense pas…

Mouais, il est temps que je mette mon CV à jour, moi. Et du temps, je vais en avoir désormais, vu que ma charge de travail s’est allégée à 80%. Je ne vais pas attendre le 31 décembre pour être remerciée. Quand on voit comment ils se sont séparés de la filiale d’Aix, intégrée au groupe depuis 3 ans avec force investissements à 8 chiffres, si nous à Paris nous ne sommes pas assez rentables à l’heure des restructurations à tout va, ça ne fera pas un pli, on va dégager aussi.

Bref. Ça va dans le sens de ma pensée. Même si la perspective de me remettre sur le marché du travail me chagrine quelque peu. J’en suis fatiguée à l’avance. Mais bon !

 

La bonne nouvelle, c’est qu’effectivement, je vais avoir plus de bande passante pour m’occuper bah de moi. Le week-end dernier, pour la première fois en 6 mois, j’ai laissé mon ordi au boulot. Et à peine regardé mes mails sur mon iPhone 13. De toute façon, y en avait pas des masses, vu que c’était un week-end de férié.

Ai pris la route l’esprit léger direction le Normandy Beach et ai passé un excellent week-end. Longue ballade sur ma plage, 10 kilos de coques ramassées, concert de swing populaire extra, même si sous la pluie, que je recommande vivement https://jajalegroupe.fr/, magnifique feu d’artifice sur la cale d’Arromanches, soirées géniales avec mes amis ukrainiens à rire, à boire et à refaire le monde – BE UKRAIN – bref, tout ce que j’aime, trois jours qui m’ont fait un bien fou.

J’ai également regardé de plus près le programme des festivités fin août pour les 40 ans de Zane à Alicante… Cette folle a quasiment privatisé la ville et ses plages alentours sur trois jours pour l’évènement ! J’adore ! Bon, le dress-code, un peu moins « Be fantastic… in white » parce que je suis toujours moche en blanc. Mais bon, je l’aime tellement, ma Zane, que je suis prête à ressembler à une meringue boursoufflée ! [j’aurais préféré l’intégrale-licorne mais je suis dit que sous 40°, ce n’était pas l’idée du siècle]

Et j’ai booké l’avion pour Tampa fin novembre… Thanksgiving chez et avec Zane en Floride ! Tampa… Cela a été ma toute première fois aux Etats-Unis il y a… euh plus de 30 ans. Je me souviens de ma toute première impression, comme quoi tout était plus grand, les lieux, les routes, le ciel…

Puis me dire qu’il n’y avait ici que des gros et des vieux, rien à voir avec les séries qu’on voyait à la télé. Et les haricots verts panés. Et les junk-food party où je vomissais mes tripes après leurs donuts, burgers, candy bars, hot-dogs, maxi-sized pizzas, fries and chips cheddar topping…

Oui, mémorable cette première fois aux States. J’y étais partie pour y rester. Un vague job de jeune fille au-pair en caution d’entrée puis tenter ma chance à Los Angeles en faisant du truck-stop depuis Tampa… Résultat : je suis rentrée en France à l’expiration de mon visa touriste, la queue entre les jambes après un Talent Show bidon à Miami.

J’ai mis beaucoup de temps avant de remettre les pieds aux Etats-Unis. C’était d’ailleurs avec Sean sur 4 jours à Winston-Salem en Caroline du Nord pour le mariage de Zane et Lewis. Par la suite, j’ai enchaîné jusqu’à l’an dernier.

J’ai un œil différent aujourd’hui. Je me sens toujours autant chez moi là-bas, surtout dans le Montana, mais le rêve d’y vivre m’est passé. Pas contre d’y aller pour le boulot un an voire deux mais pas plus, je pense. Mais pas en Floride. C’est dire que j’aime Zane et Thanksgiving.

 

  • Qu’est-ce qui te gêne avec lui ?
  • Bah c’est un peu lié au boulot…
  • Et alors ? Si ça se passe mal, tu continueras de le booker pour tes guests et pour tes déplacements à toi, tu prendras un autre chauffeur !
  • C’est vrai, c’est une mauvaise raison.

Discussion avec Joan le week-end dernier au sujet… du chauffeur VTC qui m’emmène souvent dans mes déplacements ile-de-franciens avec lequel je sens bien qu’il y a moyen. Et pas besoin de mon don extra-sensoriel pour m’en rendre compte. C’est pour cela que j’en ai parlé à Joan qui a toujours de bons conseils en la matière.

  • Je suis feignasse, je crois, ou j’ai peur. En tout cas, ce n’est pas moi qui ouvrirais la porte.
  • Et si c’est lui qui l’ouvre ?
  • Bah chépa.
  • T’as peur de quoi ?
  • C’est pas vraiment de la peur, c’est plus de l’appréhension de comment je pourrais être, de comment je devrais être, je ne sais plus, moi ! Et tout ce toutim de début de relation, là j’avoue que c’est de la fainéantise, ça me soûle.
  • Mais non, c’est facile et c’est le meilleur !
  • Mouais, la dernière fois, je me suis emballée le mors aux dents pour me demander 3 mois plus tard quelles avaient été les raisons de mon enthousiasme.

C’est sûr qu’aujourd’hui, je suis un modèle de circonspection. J’apprends de mes erreurs. Si un homme ne correspond pas en tout point ou presque à ce que j’attends, je ne donnerai aucune suite. Ça me conforte de plus dans mon célibat que je choie comme un butin de guerre.

Mais là, j’avoue, je suis bien embêtée car ce mec me plaît. Bel homme dans mes âges, divorcé, ayant vécu 1000 vies comme moi, on partage les mêmes points de vue, on a la même façon de fonctionner, on discute de tout, on rit, on échange…

Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est qu’il retient ce que je lui confie. Souvent, il me dit « J’ai pensé à vous l’autre jour, car vous m’avez dit que… », il s’intéresse à ma vie, à moi… J’aime aussi qu’il n’y aille pas avec ses gros sabots, c’est tout en finesse, subtilement, par touches.

Et que dire du fait qu’il m’ouvre la portière, s’occupe de mes sacs, vient me chercher avec un parapluie quand il pleut ? D’accord, c’est son job. Ça n’empêche que c’est chouette.

Si je sais tout ça, c’est parce qu’on passe environ 2 heures ensemble chaque semaine depuis un mois. Il m’emmène et me ramène de Roissypole où nous allons fermer le bureau d’une filiale du groupe et comme la personne normalement en charge de ça est à Aix, c’est plus facile que cela soit moi – relativement sur place – qui m’en occupe.

Et bref, dans la voiture, on papote. Au début, des généralités puis sont vite arrivés des sujets plus personnels. Ce n’est pas encore de la complicité mais force est de reconnaître une fluidité dans nos échanges qui peut laisser en présager.

Le taxi-VTC en mode Slow-Dating, ça me plaît bien. Et le vouvoiement, toujours de rigueur, me va également. Cela a ce côté un peu suranné qui tranche avec les Meetic et Cie, ça me renvoie à une autre époque où l’on faisait la cour, où l’on contait fleurette, où l’on prenait le temps d’apprendre à se connaître avant même le premier effleurement de mains…

Et mercredi dernier, texto à Joan et Miles : « Hey guys, the VTC driver just asked me out on an almost date over lunch next Wednesday… And I said yes ! HAHAHA »

Un presque date, donc, mais qui ressemble à s’y méprendre à un vrai. Et les mots par mail le lendemain de celui que je vais prénommer Rheed, à propos d’une modification de facture et du fait que je ne voulais pas faire ma Monique, la secrétaire de son client particulier avec laquelle il est en discorde, m’ont surprenamment touchée :

« Oui, bien sûr, je m’en occupe de suite. Concernant Monique, attention vous vous en approchez dangereusement, je plaisante bien sûr. Monique, c’est la force obscure, et vous l’opposé. Très bonne soirée. »

Quel dommage que mercredi prochain, je sois en tenue de combat pour cause de mise en cartons… Oh et puis non, c’est mieux comme ça : pas de tralala. Tous mes derniers dates ayant été foireux, je me dis qu’un déjeuner semi-professionnel a peut-être plus de chances d’en générer un second.

LA VIRGULE

« Quoi ?!? Maman elle ne fume pas de pétards dans sa chambre quand même ?!! Elle a invité ses potes aussi et ils ont mis le dawa ??!! Te laisse pas faire, franchement !! »

La nonchalance des gens au téléphone dans le métro. Moi, ça ne me viendrait pas à l’esprit d’étaler ma vie aux oreilles de parfaits inconnus. A supposer que j’en ai une. Bon, c’est drôle quand même, surtout quand on zappe la virgule essentielle « Maman, elle ne fume pas de pétards dans sa chambre quand même »…

 

Samedi 1er juillet 2023

Bon, comment je vais ? Pas trop mal, je dirais. Aussi bien que puisse aller un bulot à marée basse. Je m’aperçois que tout glisse sur moi, rien n’a prise ni emprise, l’ultra-détachement est devenu une seconde nature chez moi.

Bien, pas bien ? D’aucuns diraient – et ils ne se gênent pas – que ce n’est pas bon pour ma santé mentale, ma santé sexuelle, ma santé tout court mais… comment le néant peut-il être néfaste ? Ce n’est pas un choix, certes, mais ce n’est pas une punition non plus. Disons que c’est une situation que j’ai laissée s’installer avec zéro volonté de la changer.

Je ne suis pas vide pour autant. Je me sens même assez en phase avec mon microcosme intérieur. Ça bouillonne toujours mais cela ne me crame plus les entrailles comme avant. Je ne suis plus en état d’urgence vitale où tout n’est que chaos et confusion. Je suis d’un calme olympien.

J’ai surtout appris l’indulgence envers moi-même. Et la procrastination XXL. Je m’autorise les calendes grecques et le coinçage de bulle sans vergogne. Même le ménage ! Monk en ferait une syncope mais le minimum syndical en la matière me va bien désormais. Ou écrire dans ce blog. J’ai les mots, puis j’ai la flemme de les coucher par écrit.

Tout ça pour grotter force 12. Pour ma défense, je récupère de ma semaine ultra-chargée, mais bon. Je me coupe du monde entier, je m’enferme dans ma bulle-cage de Faraday où tout n’est que vieilles séries pourries, Solitaire et Boggles en ligne, en pyj pendant 48h… J’ai bien quelques remords, je me fais souvent la morale à moi-même, mais en fait, je m’en fous.

Honnêtement, qui ça emmerde que je sois un gros lézard anémié, hein ?

« Bon, quand est-ce que tu te remets au dating ? T’es plus toute jeune et faut y aller tant que tu es encore potable, tu te gâches en restant célibataire ! » Merci, les filles. Bah ouais. Mais non. L’équation est simple : les mecs qui me plaisent ont l’âge d’être mes fils ou sont mariés avec enfants jusqu’au cou et les sites de rencontre me soûlent au plus haut point. Est-ce que je crois au hasard ? Non plus. En fait, je m’en bats la coquille.

Quand je repense à mes « dates » plus calamiteux les uns que les autres, j’en ai des frissons d’horreur. Un en particulier qui, même si cela me fait hurler de rire encore aujourd’hui car tellement absurde, illustre parfaitement mon aversion désormais des blind-dates où tout n’est qu’apparences et chasse au fast-sex dissimulée.

C’était il y a un an. Rendez-vous précautionneux à équidistance, je le vois arriver au loin et cela me conforte dans l’impression que j’ai eue lors de nos échanges téléphoniques : il ne me plaît pas. QI d’une huître et physique trop travaillé à mon goût. Mais je me suis dit, c’est le jeu, on va boire un verre, qui sait, il me réserve peut-être une bonne surprise.

Salut – Salut, claquage de bises et l’on se dirige vers les bars du quartier en échangeant des banalités. On ne fait pas dix pas qu’il pose sa main sur mon bras et qu’il me sort :

  • Je t’arrête, je ne veux pas perdre de temps, je ne veux pas te faire perdre le tien, ça ne va pas le faire…
  • Euh… Physiquement, tu veux dire ?
  • Bah oui.
  • Okay… On s’est déjà vus pourtant, on a échangé des photos, qu’est-ce qui te faire dire ça ?
  • Bah en fait, je sais ce que je recherche, je veux une femme mince et là je te vois, tu es – comment dire – bien portante et ça ne me va pas…

Là, je pars dans un grand éclat de rire, c’est tellement énorme que je n’y crois pas ! Je regarde autour de nous, voir s’il n’y a pas une caméra cachée ou des gens en train de pouffer en mode grosse blague à deux balles, mais non.

  • Bon, je te remercie de ta franchise, c’est rafraîchissant, on va dire. Alors, comme on a fait de la route toi et moi pour arriver jusqu’ici, allons boire un verre et puis basta, qu’en penses-tu ?
  • Non non, je suis désolé, je n’ai pas de temps à perdre.

Et il se barre !!! 3 minutes montre-en-main, le date !!!

Bref. J’étais tellement soufflée, sur le cul, que je suis restée débout dans la rue les bras ballants à rire nerveusement. Puis, j’ai appelé Mamie Cameron qui habitait à côté, je me suis invitée chez elle et au final, j’ai passé une très bonne soirée.

J’en ai parlé à tout le monde autour de moi, j’ai demandé l’avis à plein de garçons différents, de tout âge, leur demandant ce qu’ils auraient fait à sa place. Tous ont été unanimes : ça ne se fait pas, ça ne se dit pas, ils seraient au moins restés le temps d’un verre et auraient prétexté une urgence soudaine pour s’esquiver.

Ils ont été, de plus, très choupinou en me disant que ce mec était bigleux en plus d’être con car j’étais mince et jolie comme un cœur… Oohh…

Quel mufle. Bien portante… S’il m’avait posé la question au téléphone avant, je lui aurais répondu : « Je suis mince, mais pas TRES mince. Et si tu commences comme ça, ce n’est pas la peine de continuer ! »

Voilà. J’ai eu depuis quelques autres dates. L’un avec un psychopathe pédophile incestueux (mais beurk), un autre avec un mec qui vivait avec son ex-femme et son nouveau mec (le vaudeville, très peu pour moi), et un ou deux on va dire « normal » mais sans suite d’un commun accord. Et stop après ça.

A mon sens, ces sites de rencontre font tout sauf du bien. Ça me rappelle une chanson que j’avais écrite sur le sujet, oh il y a bien 15 ans :

MYTHIQUE SCHIZOPHRENIE

PART 1

La nuit dernière, j’ai fait ce rêve doux-amer

Où j’étais célibataire et prête à rencontrer quelqu’un

Suis allée sur le net

Ne savais pas encore

Que ce serait l’expérience la plus effrayante de ma vie !

Parlé

Vraiment, c’est horrible, quel cauchemar!

Comment un être humain peut-il rentrer dans ces impitoyables cases ?

J’ai eu non seulement ma cible à scanner mais moi-même également

Je ne me connais pas moi-même, comment quelqu’un d’autre le peut-il ?

Bref, j’ai joué le jeu et voici ce par quoi je suis passée…

 PART 2

La nuit dernière, j’étais coincée au commissariat de police

Où l’on m’a posé férocement tout un tas de questions…

Quelle taille faîtes-vous ?

Vous pesez combien ?

Et quoi ?!! Et je vide mes poches comme une criminelle ?!

Parlé

Je me demande vraiment ce qui se serait passé si mes réponses avaient été erronées?

Oui, et si j’avais mis que je mesurais 1m20 et que je pesais 100 kilos ?

Des sorties ? Non, je suis casanière.

Des hobbies? Glander sur le canapé à regarder la télé.

Caractère ? Psychopathe et grincheuse…

 Pont

Fumez-vous? C’est une blague?!!

Quell est votre style? Pour quoi faire ?

Que préferez-vous chez vous ? Ma voûte plantaire.

Quel est votre niveau de revenus ? N’importe quoi !!!

PART 3

J’ai fait de mon mieux pour remplir les cases et suis parvenue à me connecter

Moins de 30 secondes se sont écoulées avant que je ne me fasse taggée

La chasse est ouverte

J’ai intérêt à courir

Des centaines de demandes « Soyons amis » sont alors apparues

Parlé

Franchement, les gars, je n’ai même pas mis de photo !

« Salut, comment tu t’appelles ? Tu ressembles à quoi ? »

« Tu as une photo ? Une webcam ? Es-tu une bombasse ?”

Personne ne m’a dit que c’était un site pour du sexe rapidos !!

Bande de chacals hypocrites, j’ai été trop naïve !!!

 PART 4

J’ai cru que c’était un site amical et charitable

J’ai rêvé que cela pourrait être le bon moyen pour rencontrer un chevalier

Amoureux en solde

Désespoir et tempête

Comment faire du fric avec la solitude des gens

Parlé

Je suis encore sceptique à propos de tout ça, j’imagine que c’est parce que je suis trop vieille pour ces conneries

Je ne sais pas, ça a pourtant marché pour des gens que je connais, les chanceux !

Mais j’ai plutôt l’impression que c’est plutôt une jungle impitoyable

Où les rêves et les illusions meurent aussi vite qu’ils naissent

Est-ce ainsi que va le monde de nos jours lorsqu’on est célibataire ?…

J’ai toujours eu du mal à me vendre. Dans tous les domaines, qui plus est celui-là. Et je n’ai pas l’âme d’un trackeuse. Ni proie, ni châsseresse. La messe est dite.

Et que dire de Walter ? Toujours dans mon collimateur. Quoique, j’ai réussi à m’en affranchir il y a quelques temps.

PART 1

  • [Walter] J’ai hâte de te voir.
  • Tu peux m’appeler déjà. Quand tu veux. Même si je sais que tu ne le feras pas.
  • Pourquoi dis-tu ça ?
  • Parce que je suis ton anathème.

PART 2

  • [Walter] Tu ne mas pas répondu, m’accepterais-tu convalescent ?
  • Take you as you are as you take me as I am, deal ?
  • Je te prends comme tu es, avec tous tes démons et tes bons côtés.
  • Looks like wedding vows J FYI no demons anymore on my side.

PART 3

  • [Walter] Je rêve beaucoup de toi. J’aimerais tellement venir prendre ta main. Mais ma santé est un véritable yoyo. Je pense à toi chaque jour, rêve de toi souvent et t’aime depuis toujours. Admettons que je te dise qu’on se voit dimanche, je ne sais même pas si j’irai bien ou mal. J’en suis là.
  • Je peux être là pour toi, même si tu es mal.
  • J’aimerais que l’on se rencontre. J’en ai vraiment envie. Je t’aime, je le sais.
  • Tu fais le grand saut, tu pars en week-end avec moi : je pars en Normandie le vendredi 28 et je reviens le dimanche 30. « Oui, non, non, oui, t’es folle… ? »
  • Ce serait un bonheur inimitable ! Je suis au fond de mon lit, je ny arrive plus. Tu n’as pas besoin de ça.
  • Try me.

PART 4

  • [Bibi] So how are you today ?
  • Il me faut reprendre une activité physique au plus vite pour retrouver la forme. J’espère que l’on puisse déjeuner ensemble très prochainement, en espérant ne pas avoir une tête effrayante !
  • Qu’attends-tu de notre rencontre ?
  • De voir si on se plaît toujours !
  • A ton avis ? Je pense que l’on a dépassé ça depuis longtemps, toi et moi.
  • Oui mais je vais peut-être te faire peur.
  • Je te vois au-delà.

PART 5

  • [Bibi] Hey, y a mon BFF qui dit que c’est n’importe quoi nous deux, ou plutôt l’absence de nous deux, que ça n’avance pas, que ça ne mène nulle part blablabla… Qu’en penses-tu ?
  • Bah tu lui diras qu’effectivement tu as fait un choix en 2013, un autre choix influencé par un vilain barbu et une rousse nocive. Voilà pourquoi on en est là aujourd’hui. Le temps passe, la vie passe… La santé nous joue des tours… La Vie, quoi.
  • So this is all my fault ? It explains a lot.

PART 6

  • [Walter] Un dîner ? Mercredi ? Saint-Emilion ? A toi de voir.
  • N’es-tu pas fatigué de cette ’’danse’’ ? On a cette chance inouïe, après tout ce temps, d’être ensemble, on est libres, tes enfants sont grands tout ça, mais tu restes, de ton aveu, bloqué 10 ans en arrière… Tout est possible, il faut juste le vouloir. Moi, je vis dans l’instant, je regarde éventuellement devant mais plus jamais en arrière. Ainsi, je ne te dis pas « OK voyons nous » parce que tu vas à nouveau annuler et le cycle infernal va continuer encore et toujours. Just make it happen or do not make it at all.
  • C’est toi qui vois, j’y serai!

PART 7

  • [Walter] Back home…
  • Hey, dans le train qui m’emmène à Aix pour le boulot, je repense à notre loupé d’hier soir. Désolée. Pour être franche, je pensais que ce serait un autre acte manqué de ta part, je n’ai donc pas donné suite. Me suis dit « A quoi bon, il va annuler une énième fois… » mais le fait que je t’écrive là, me fait réaliser que cela me touche plus que je ne l’aurais pensé. Peut-être a-t-on encore des choses à écrire, toi et moi, je ne sais pas… Bref, peux-tu m’assurer que si l’on se fixe un autre rdv, disons semaine prochaine, tu n’annuleras pas ?
  • Bon déplacement. Je te contacte très vite.

PART 8

  • [Walter] Tu n’as pas déménagé ? Indéboulonnable ? Pourrais-tu changer de coin si tu avais une bonne raison ?
  • Oh que oui.
  • J’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’avais écrit Une chance inouïe se présente devant nous »… [devant mon absence de réponse] Tu ne réponds pas tellement…
  • Bah t’as qu’à m’appeler, je réponds mieux.
  • Ah c’est pas faux non plus.
  • Vraiment, j’en peux plus de ces échanges virtuels. Appelons nous, voyons nous mais stop à cette communication par messages.
  • OK OK.
  • J’attends donc ton appel. Anytime.

J’attends toujours. C’est faux, je n’attends pas, je n’attends plus. Je fais ma life, comme on dit, le deal est clair pour moi désormais. 4 mois de parlotte stérile après 22 ans tout aussi infructueux et on en est toujours au même point. Un wake-up call.

 

Côté boulot, cela prend une tournure que je n’avais pas vue arriver. Certains commencent à me soûler grave.

  • Ce n’est pas à toi de faire ça, c’est aux zozos de Manchester !
  • Bah oui mais ils ne sont pas sur site, comment on fait ?
  • Certes, mais tu passes trop de temps dessus alors que tu as autre chose à faire.
  • Je sais bien. Mais les zozos de Manchester reviendront vers moi à un moment donné et si je n’ai pas suivi l’affaire, ce sera un cauchemar pour raccrocher les wagons !
  • Franchement, tu as plus de plus-value à nous pondre une belle procédure d’on-boarding qu’à gérer des problèmes de clim !
  • Euh… la procédure d’on-boarding existe déjà : elle est bloquée au niveau des RH depuis février !
  • Ah bon ? Et pourquoi ?
  • Yo no se. Je ne suis pas RH.

Les yaka-fokon-tunaka à leur sauce commencent à me taper sur le système. Sans compter que j’ai 2 boss qui, même s’ils sont sympas, me donnent trop souvent des instructions contradictoires. J’avance dans un sens et l’autre me dit de faire demi-tour. Ou l’un change d’avis, ne m’en informe pas et je rends une copie à côté de la plaque. Ou simplement oublie ce sur quoi on s’est mis d’accord lors de notre point mensuel.

Bref. Leur joyeuse organisation bordélique devient pesante au quotidien. Surtout quand on remet en cause les initiatives que j’ai pu prendre, faute d’avancée sur certains sujets. J’en viens à me dire que si une autre opportunité de boulot s’offre à moi, je ne la dédaignerai pas.

Alors, j’aime toujours autant mon job et je m’y donne corps et âme sans rechigner. Mais je ne veux pas tout en attendre, je sais ce que je vaux, aujourd’hui je suis là mais demain, je peux être ailleurs…

Ah et leurs fameux « C’est confidentiel, je compte sur toi, tu n’en parles à personne ! » alors que la plupart du temps, tout le monde est déjà au courant, ça me fait doucement rire. Est-ce que j’ai une tête à divulguer des secrets-défense, moi ? Bon, c’est le cas, mais seulement à QNO parce que c’est mon best buddy au boulot en qui j’ai toute confiance et aussi parce que ça fait trop du bien de gossiper à tire-larigot. Et si je me fais virer pour ça, bah je ne m’en prendrai qu’à moi-même.

 

Allez, aujourd’hui, c’est l’anniv’ de Toto. M’en vais appeler mon petit frère puis replonger dans mon bullage sans scrupule aucun, en grignotant de belles cerises avec délice.