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« LA CUCARACHA tralalalalalala »

« Madame Bichette, vous devriez faire attention à ne pas vous faire choper à fumer, le patron ne supporte pas ça… Mais je suis en pause ?! Même ! D’ailleurs, il n’y a pas vraiment de pause ici… »

Merdum. C’est ça que de travailler dans une entreprise familiale au management patriarcal, limite dictatorial. J’avais pourtant juré ne plus jamais retourner dans ce genre d’entreprise, après cette expérience il y a 3-4 ans où cette folledingue de Shannon chronométrait nos pauses-pipi et comptait nos photocopies… Mais bon, d’une je n’avais pas trop le choix, et de deux, c’est bien le seul truc embêtant dans cette entreprise que j’ai rejointe bah mercredi dernier.

Lundi 21 avril 2025

Neuf mois que je n’ai pas écrit dans ce blog. Neuf mois de sécheresse spirituelle. Neuf mois pourtant riches d’évènements en tout genre, mais neuf mois enfermée dans ma grotte mentale. Et tel l’ours qui sort de sa torpeur hivernal lorsqu’aux beaux jours, les abeilles viennent lui taquiner la truffe, j’émerge moi aussi.

J’ai enfin retrouvé un boulot, après 14 mois de chômedu. Et pas n’importe quel boulot : un boulot parfaitement dans mes cordes, très intéressant intellectuellement, et au salaire topissime pour la région. Et ça, ça fait un bien fou. J’ai bien dansé la gigue lorsque j’ai su que j’avais le job. La cucaracha, la cucaracha… tralalalalalala…

Et fière comme Artaban de l’avoir décroché toute seule comme une grande, sans piston aucun. En début d’année, j’ai postulé à une annonce pour une Secrétaire de Direction dans une grosse boîte industrielle du coin (un poste qui rassemblait la majorité de mes compétences).

J’ai relancé, ils m’ont appelée car justement j’avais relancé (pour une fois), j’ai passé un premier entretien, puis, après quelques mois de tergiversations, à l’issue desquelles, il faut bien le dire, je pensais vraiment que c’était mort, ils m’ont rappelée.

Je m’attendais à ce que l’on rediscute du poste et de ma motivation, et que cela était reparti pour 3 mois d’allers-retours de mails laconiques. En fait, ils avaient depuis janvier repensé le poste. En gros, fini le secrétariat de direction :
• Alors, nous recherchons aujourd’hui quelqu’un qui pourrait intervenir sur des dossiers business stratégiques et gérer l’administratif de tout le Groupe ainsi que de la SCI, avec un focus sur le support aux appels d’offre, la gestion du contentieux, des assurances sur toutes les filiales et, à terme, le RH. Cela vous intéresse-t-il ?
– Oui, beaucoup. (gloups)
– Vous pouvez commencer quand ?
– J’aimerais terminer ma formation et passer mon examen, on va dire dans 10 jours ?
– Parfait. Aux 35 heures ?
– Euh, plutôt 39… ça dépend, quel statut ?
– Vous voulez lequel ?
– Bah Cadre.
– OK. 40K ?
– Avec joie !

Je suis ressortie de là comme dans du coton, j’avais peine à y croire. Puis, YIPEE-KI-YAY s’est imposé dans mon poitrine, sur mes lèvres, et j’ai dansé La Cucaracha dans ma voiture sur le chemin du retour. WAOW.

Le boulot quasiment de mes rêves (je sais, c’est pas le poste de Présidente du Monde ou d’Astronaute en partance pour Pandora, mais bon) à 20 minutes en voiture de chez moi au travers d’une magnifique forêt (ça me change des rats sur les rails dégueu du métro parisien), le salaire et le statut que je voulais, en CDI of course, et pompon sur la cerise : j’ai un bureau pour moi toute seule ! Bon, c’est un grand placard sans fenêtre et donc sans lumière du jour à côté de la compta, mais ça me va. Et c’est provisoire car ils envisagent des travaux pour me faire un beau bureau vitré près de la Direction…

Bref, que du bonheur. A part les pauses-clopes. Mais bon, rien n’est jamais parfait, n’est-ce pas ?

Et cela arrive au bon moment. Je vais enfin pouvoir reprendre le cours de ma vie, qui était sur pause, tendance glissade vers le fond depuis de longs mois… Oui, ces derniers temps, je désespérais grave, en voyant approcher la fin de mes indemnités-chômage.

Financièrement, une bérézina apocalyptique, moralement, une détresse sans fond. L’amer constat de n’être vouée qu’au rebus, avec comme seule perspective d’aller faire mes quinze heures obligatoires à curer des chiottes publiques pour toucher le RSA.

Au final, je ne suis pas si nulle et obsolète que ça, et je vais pouvoir m’en sortir, et bien, en plus. C’est ce que j’ai expliqué à la banquière. Je rapatrie mon compte ici et ils rachètent mes crédits aux mensualités assassines de budget riquiqui. Bah oui, crédits à la conso pour ce damné déménagement, les impôts qui me sont tombés sur le poil en septembre avec plus de 3000 balles à régler en 3 mois (merci Yang d’amour qui m’a prêté la somme), les factures d’électricité astronomiques, et j’en passe et des meilleures…

Bref, le but est d’alléger ma tréso mensuelle, de rembourser mes dettes, et de commencer à mettre de côté, notamment sur un Plan Obsèques (je sais, c’est prématuré mais bon), le tout dans l’optique ultime d’acheter ma petite maison dans le coin, car ce projet est toujours inscrit en moi.
Même si l’idée de re-déménager me fatigue d’avance. Bon, on n’est pas là, encore.

Allez, petite rétrospective sur ces neuf derniers mois. Pas sur tout, toutefois, car l’une des raisons qui m’ont faite arrêter d’écrire, c’est l’omerta à laquelle j’ai dû me soumettre… En effet, certaines personnes auraient pu s’offenser de mes propos à leur égard, ces mêmes propos auraient pu être déformés et colportés, me poussant à me justifier…

Je me suis dit, quel est l’intérêt de ce blog si je ne peux pas y écrire comme je le pense ? Et j’en avais, des choses à écrire ! Mais bref, afin de préserver la paix dans mon petit monde, j’ai décidé de me taire.

Mon appart
300 balles par mois de facture d’électricité cet hiver. Autant dire que j’ai rué dans les brancards de l’agence qui gère désormais mon appart (nouveaux propriétaires depuis octobre). 300 balles, c’est mon reste à vivre par mois pour la bouffe, l’essence et les clopes ! Donc, je ne pourrai pas rester dans cet appart à moins de travaux d’isolation sérieux ou a minima la fourniture d’un poêle à pétrole. Ils doivent faire passer un auditeur thermique prochainement, à voir.

A part ça, je m’y plais toujours. En tout cas, je ne regrette absolument pas mon appart parisien (à part pour le chauffage). Je ne regrette pas, tout court, d’avoir déménagé ici. Même si Deliveroo me manque. Ah je rêve d’un Bánh mì veggie, d’un Dolsot Bibimbap bien relevé, d’un Gaeng Keow Wan Kai accompagné d’un Som Tam…

Dans le coin, la bouffe exotique se limite au riz cantonnais, aux nems poulet pleins de glutamate et aux sushis grossiers qui ressemblent à des obus. Ou même une vraie bonne pizza, et pas ces ersatz en carton servi dans les huttes automatiques de bord de route… Bref, je pleure ma race ici en matière de gastronomie, mais je me console en pensant à l’orgie que je me ferai lors de ma prochaine incursion à la capitale…

Mon voisin
Que je vais baptiser Franklin. Vient de rentrer de l’hôpital où il a été amené en hélicoptère suite à un infarctus il y a une semaine. Quand on sait qu’il a failli y rester après une crise de diabète carabinée en septembre dernier, on peut espérer qu’il va enfin prendre sa retraite…

A part ça, il m’a demandée trois fois en mariage, ce qui a nécessité une petite mise au point de ma part. Je l’aime bien mais je n’ai aucune attirance pour lui et j’ai encore moins l’envie de me marier.

Ma formation d’Assistante-Comptable
En novembre dernier, j’ai reçu ce mail :

« France Travail vous informe :

FORMATION FONCTIONS TRANSVERSES DE L’ENTREPRISE

se déroulera à Tataouine-Les-Bains du 09/01/2025 au 18/04/2025

Formation financée et rémunérée par la Région.

Des réunions d’informations sont prévues les 28/11/2024 et 12/12/2024

Vous êtes intéressé(e) ? Contactez votre conseiller référent France Travail. »

Comme cela changeait des formations Chaudronnerie aux seuls prérequis de savoir lire et compter, j’ai jeté un œil. Titres professionnels validés en fin de formation : Secrétaire Assistant(e), Comptable Assistant(e)… J’ai donc forwardé à Toto car cela semblait plus dans ses cordes que moi. On a alors décidé d’aller ensemble à la réunion d’informations le 12 décembre dernier.

C’était plus une session de recrutement qu’une réunion d’informations, avec tests sur ordi et entretien individuel. Les ‘recruteurs’ m’ont demandé, au vu de mon parcours, ce que je venais faire là. Bah on apprend toujours dans la vie, et c’est toujours mieux que de rester chez soi à ruminer sur son non-emploi. Cela dit, si le nombre de places était compté, je laissais la mienne sans problèmes à quelqu’un qui aurait vraiment besoin de cette formation pour se remettre en selle, comme mon petit frère par exemple…

Et le 23 décembre, tadaaaam, Toto et moi avons été sélectionnés ! Puis, le premier jour de formation, on m’a dit : « Alors, toi, on va plutôt te mettre en Compta plutôt qu’en Secrétariat où l’on pense que tu vas t’ennuyer ferme, vu tes compétences. »

Euh… j’ai pu voir un peu de compta pendant que j’avais mon entreprise et, comment dire, bah je sais pourquoi j’ai externalisé le bordel à l’époque ! C’est un branlage de mouches sans nom, une logique totalement illogique pour moi, bref, un domaine que je n’avais aucune intention d’approcher à nouveau, de près ou de loin…

Mais bon, comme je n’avais rien d’autre d’intéressant à faire dans ma vie, je l’ai pris comme un challenge et ai décidé de faire fumer mes neurones. Toto, quant à lui, était dans son élément. Il a fait un Bac Pro Compta dans sa jeunesse et en a gardé de beaux restes. Je savais que cette formation était ce dont il avait besoin, après son burn-out et sa dépression.

J’aurais beaucoup à raconter sur cette formation, mais cela serait trop long, donc je fais vite et condensé. Ainsi, si c’était à refaire, je le referai les yeux bandés. Et ce, malgré toutes les difficultés que j’ai pu rencontrer. C’était une aventure fantastique. Moralement, humainement parlant.

J’y ai beaucoup appris. Bon, pas en compta. Ce n’est décidément et définitivement pas mon truc.
« Voyons Bichette, où met-on la TVA déductible ?! » Je dirais bien quelque chose…

J’ai eu beau y faire, ça n’a pas voulu rentrer dans mon crâne. Un by-pass inexorable. Mais, et c’est en cela que je ne regrette absolument pas cette formation, cela m’a conduite à la compta analytique de gestion. J’en avais quelques notions de l’époque de mon entreprise mais là, cela a été une révélation. Clic clic clic, ont enfin fait mes neurones, et hopla, un business plan en un rien de temps, et un taux de marque, et des graph…

J’ai même pensé rempiler pour une formation d’Analyste Financier, mais ça dure 8-10 mois, avec la fin de mes indemnités-chômage dans quelques mois, je n’ai eu d’autre choix que d’abandonner l’idée. Et même si cela avait été possible, les seuls postes disponibles dans ce domaine se trouvent dans de grosses structures, en général dans les grandes villes, et je n’ai vraiment pas envie de refaire le chemin à l’envers.

Bref, la semaine dernière, on a tous passé l’examen que je pense avoir étonnamment réussi. Toto aussi. Il avait d’ailleurs la larme à l’œil en cette fin de formation. Il enchaîne comme moi sur un boulot qu’il a décroché lui en effectuant son stage en entreprise. Bon, en intérim dans un premier temps mais aucune raison pour que cela ne débouche pas sur un CDI.

Oui, je suis bien contente pour lui. Cela lui a fait tellement de bien de se sentir revalorisé !

Bradley, Walter
Zéro news du premier. Je l’ai aperçu, toutefois, il n’y a pas longtemps, à la terrasse d’un café dans la petite ville où il travaille, la même petite ville où se trouve le cimetière et Maman. Bref, il n’a pas changé d’un iota. Good for him.

Quant à Walter… Voici le mail que je lui ai envoyé début février :

« Hello,
Notre date fatidique approchant à grands pas, je voudrais revenir sur tes derniers mots, le fait que tu attendes que je vienne dans ton patelin pour commencer notre vie à deux.
Donc, c’est de ma faute ? Toute cette danse – un pas avant, deux pas en arrière – depuis ces dernières années, c’est de ma faute ? J’imagine (j’espère) que tu ne te rends pas compte à quel point c’est blessant, mais tout de même, n’as-tu aucune responsabilité dans ce fantasme de relation ? Je ne crois pas.
Ne te méprends pas, je rêve moi aussi de cette vie à deux. Mais encore faut-il, à mon sens, avoir une histoire à deux avant de faire des projets. S’appeler, se voir, faire l’amour, se construire, quoi.
Est-ce impossible pour toi de concevoir de prendre un T2 seul, de se voir les week-ends, ici chez moi les week-ends où tu n’aurais pas tes filles, les vacances ensemble, bref, la vie d’amoureux qui s’aiment, même si à distance dans un premier temps.
Car je suis bien ici. J’aime ma vie à la campagne, les bouchons et la foule parisienne sont définitivement derrière moi, aucun regret, et je suis sur le point de décrocher un job qui me plaît avec une paie décente. Je n’ai ainsi pas l’intention de bouger de sitôt.
Mais cela pourrait peut-être changer un jour… Je ne sais pas, tu m’as bien dit que tu serais à la retraite dans pas longtemps, on pourrait décider alors d’aller ensemble en Bretagne ? Ce ne sera toutefois possible que si et seulement si, auparavant, nous écrivons notre histoire ensemble.
Bref, il faut que cela avance entre nous. Malgré tout le temps perdu, notre vie est devant nous. Toi et moi devons faire les concessions nécessaires et prendre les bonnes décisions MAINTENANT. On ne s’attend plus l’un l’autre, on y va. »
Depuis, bah pas grand-chose. No comment.

Yang
Le moins que je puisse dire, c’est qu’il me manque. On essaie de s’appeler une fois par mois, ce n’est pas assez. Quelle joie lorsqu’il est venu me voir fin septembre ! Deux jours de retrouvailles à rigoler comme au bon vieux temps, à deviser jusqu’à point d’heure…

Je ne pense pas avoir cette connivence avec qui que ce soit d’autre, encore moins ici, et cela me manque cruellement. J’ai hâte de le revoir, peut-être lors d’un des Ponts de mai, avec Mimine et Abigail.

Les huîtres
Elles me tentaient trop. Alors, pour Thanksgiving, j’ai sauté le pas et m’en suis enfilé une bonne douzaine de n°1, vert-jade irisé, superbes. Un goût retrouvé qui m’a portée au ciel. Et pas à l’hosto (je m’étais assurée auparavant de la présence de Franklin, au cas où).

Et depuis, je peux enfin remanger poisson, coquillages et crustacés. Youpi. J’évite juste les crevettes, ce sont elles qui avaient provoqué mon œdème, donc je reste prudente. Mais le bienfait n’est pas uniquement gustatif. En effet, j’ai remarqué que depuis que je remange des produits de la mer, les douleurs de ma fibro sont comme atténuées… Je ne sais pas si c’est l’iode ou les protéines ou les deux, mais je sens un réel mieux dans mon corps. Vive les bigorneaux et le foie de morue !

Mes cheveux
Courts à la garçonne, et complètement blonds désormais. J’en avais marre des barrettes et des mèches bicolores. Je ressemble à un ovni.

Voilà. Punaise que ça m’emmerde de ne pas pouvoir me lâcher sur certaines personnes ! J’aime pas le lisse, l’aseptisé, le bienséant. Ça me coûte, vraiment, de me bâillonner moi-même, mais bon.

Allez, demain y a école, je me lève à 5.30 du mat donc je ne vais pas faire de vieux os. Et j’ai la poubelle à sortir.

LE PIRE DEMENAGEMENT DE TOUS LES TEMPS

Et moi qui pensais que le plus funky serait de réserver les deux places de parking en bas de chez moi pour le camion ! C’est bien la seule chose, ironiquement, qui se soit bien passé dans ce déménagement !!!

Jeudi 27 juin 2024

14.00 Je squatte dans le bureau de Yang en attendant l’heure de mon rendez-vous, un second entretien en présentiel quelque part près des Champs, pour un poste d’Executive Assistant dans une boîte financière.

Je squatte donc car j’ai rendu les clefs de mon appart aujourd’hui à 12.00. Ai bien failli lâcher une petite larme en dévalant les escaliers pour la dernière fois… Emouvant. Mais bon hop, en avant pour une nouvelle vie.

Il y a une semaine tout juste, les déménageurs étaient en train de démonter le dressing qui, entier, ne passait ni dans l’ascenseur, ni dans l’escalier, en maugréant allègrement en ce qu’il m’a semblé être du turque.

Puis, le chef d’équipe m’a prise à part :

« Bon, on a dû démonter le dressing, ce qui n’était pas compris dans la prestation, votre table est fucking lourde, il y a plus de volume qu’estimé, donc je vous demande 480 euros en espèces s’il vous plaît. »

Bah nan, ça ne me plaît pas, mais ai-je le choix ?!?!! Tu aurais dû m’en parler avant et pas une fois mes meubles en otage dans le camion ! C’est du braquage pur et simple !

Bref, ils sont partis de Paris à 15.35 pour arriver à destination à 19.45… 4 heures, même avec les bouchons parisiens, je trouve cela beaucoup. Du coup, ils étaient vannés et l’escalier de mon nouvel appart les a achevés. A tel point qu’à la fin, ils jetaient les cartons dans mon entrée ! Les gling-gling que j’ai entendus ne m’ont alors laissé aucun doute sur l’état pitoyable dans laquelle j’allais retrouver ma vaisselle…

Mais ce n’était qu’un avant-goût de ce qui allait se révéler comme une catastrophe intergalactique… Car quelques jours plus tard, recensement des dégâts : quasiment tous mes meubles ont les pieds cassés, les flancs éraflés, ma cave à vins va rendre l’âme, ma télé, mon ampli, ma Wii ont pris du plomb dans l’aile et les vis du dressing manquent à l’appel…

Et le pompon sur la cerise, c’est quand en encaissant leurs 480 balles pas du tout méritées, ils me sortent dans un français approximatif : « S’il vous plaît, Madame, vous mettrez un bon commentaire sur le site ? Merci beaucoup ! »

T’as de la chance que je sois exténuée et que je n’ai qu’une hâte, c’est que vous vous cassiez !!!

Bref, me voilà à découvert et le moral dans les chaussettes à cause de ces branquignoles. Toto, vent debout, m’a dit de porter plainte et de ne pas payer le solde de mon déménagement. Il a raison mais je n’en ai pas la force.

S’en sont suivis quatre bons jours de travaux de réparation/aménagement avec le fils de Bennett, mon demi-frère, qui est super content d’aider sa tata dans la mouise. Il s’est vite avéré que quatre jours ne suffiraient pas car c’est un véritable plan ORSEC qui a dû se mettre en place au pied de biche : la cuisine, c’est Bagdad après un bombardement, le mur des toilettes est défoncé, la douche est bouchée, le jardin plein d’orties et la BAL en fin de vie.

Puis j’ai dû laisser mon neveu que je vais rebaptiser Hector, avancer comme il peut le temps pour moi de remonter sur Paris pour procéder au fameux rituel rebouchage de trous/ménage de sortie.

Deux jours d’intense labeur par un temps caniculaire, deux courtes nuits sur un matelas qui se dégonfle et une Clio en mode manouche, chargée jusqu’au toit pour la dernière fois, autant dire que j’ai poussé un ouf de soulagement ce midi lorsque l’agence m’a dit : « L’indice de vétusté prévaut, comme cela fait plus de 5 ans que vous habitez cet appartement, vous récupérerez votre caution sans problème ! »

Voilà. Une bonne chose de faite.

Ce soir, je suis de retour pour de bon dans ma pampa. Ce week-end, c’est l’anniv’ de Toto mais à partir de lundi, je devrais être peinarde pour déballer mes cartons et m’installer tranquillement…

Sauf que… Zane m’a confié un projet à rendre le 12 juillet, m’en vais « télétravailler » entre 2 piles de cartons, moi… Encore faut-il que j’ai internet. Normalement, samedi matin.

Bref, j’ai encore du temps avant de buller, les doigts de pied en éventail à siroter un Perrier-menthe. Surtout si je suis embauchée… Quoique, le poste serait à pourvoir en octobre, ce qui me laisse amplement le temps de m’installer, de faire un tour en Normandie, de préparer la logistique de la semaine à Paris etc.

Allez, je laisse sa peau à l’ours car n’est pas la première fois que j’ai un deuxième entretien.

Qu’est-ce que j’ai hâte d’être au… bah au 14 juillet ?

 

Mardi 23 juillet 2024

– travaux de réparation/aménagement : CHECK

– crémaillère : CHECK

– fauchée comme les blés : CHECK

– fantôme dans l’appart : CHECK

Je peux enfin me poser. Quelques finitions cependant à terminer, mais rien de bien méchant, comparé à ce à quoi nous avons été confrontés, Hector et moi, depuis un mois. Je comprends désormais pourquoi le loyer est si bas… Cet appart, à l’abandon depuis plus d’un an, destiné uniquement à la location, a été « refait » à la va-vite mais surtout par des gougnafiers.

Et vas-y qu’on peint sur le papier-peint qui du coup se décolle, et pis pourquoi s’embêter à mettre du scotch de protection lorsqu’on peut peindre sur les interrupteurs et les meubles alentours ?! Et l’on ne met pas de cornières aux goulottes électriques, on y préférera un gros pâté de silicone. Et l’on cache la misère du lino dans les toilettes par un autre lino, si possible encore plus bas de gamme et découpé avec les dents. Et lorsqu’il y a de l’orage, on ne ferme pas les fenêtres pour que la pluie fasse gonfler et pourrir l’encadrement. Et à quoi ça sert, des plinthes ? Bah à éviter que les lames de plancher se fassent la malle.

D’une saleté également. L’état des toilettes, mon Dieu ! Cela a révolté le Monk en moi mais cela l’a vite arrêté aussi, car c’est bien au-delà d’un nettoyage Armageddon, certaines choses sont simplement irrécupérables. Et c’est pas faute d’avoir frotté, gratté, javellisé, acétonisé…

Quant aux extérieurs… bah pas trop l’occasion d’en profiter tellement c’est blindé de moustiques. Qui envahissent l’intérieur avec leurs cousines tout aussi enquiquinantes les mouches.

Et dernier emmerde, et pas des moindres : y a un fantôme dans l’appart. Une entité, plutôt, qui nous joue bien des tours, à nous en faire dresser les cheveux sur la tête… Les volets qui se ferment et s’ouvrent tout seuls, les cadres qui tombent dans la nuit alors qu’il n’y a aucun courant d’air, des objets que l’on perd et que l’on retrouve quelques jours plus tard à l’endroit même où l’on avait cherché…

Il faut dire que sur le palier intermédiaire, il y a un appartement vide depuis une trentaine d’années, les héritiers de la dame qui y habitait ont préféré le laisser à l’abandon plutôt que de le remettre en état pour le vendre ou le louer. Surtout qu’il n’y a pas de salle de bains, à se demander comment elle faisait pour se laver, cette dame.

Bref, la porte ayant été crochetée, on peut y entrer comme on veut. J’ai déjà visité et oui, ça fout les jetons, comme si la dame hantait les lieux. Cela arrive d’ailleurs que l’on retrouve sa porte ouverte le matin alors qu’elle était bien fermée la veille…

Décidément, cet appart recèle bien des surprises, pas jouasses pour la plupart mais malgré cela, bah je m’y plais. Au fur et à mesure des travaux, je me suis appropriée les lieux, pour aujourd’hui pouvoir me vautrer avec délice dans le canapé devant ma télé bancale.

Je ne regrette pas ma décision. Financièrement, y a pas photo mais pas que. Le calme de la campagne, les belles balades alentours qui s’augurent, l’air 1000 fois plus pur qu’à Paris, les étoiles que je peux enfin voir, les gens, le rythme de vie… Je me sens bien ici.

On m’a demandé si j’avais trouvé mes marques, je dirais presque toutes, disons que je cours de moins en moins comme un poulet sans tête dans tout l’appart à la recherche des sacs aspirateur ou de la boîte de piles.

Et j’ai un voisin formidable. Gentil comme tout, pas chiant pour un sou, on a déjà bu un coup ensemble pour fêter mon arrivée, il nous a invités au repas des voisins qui sont eux aussi très sympas et il est venu à ma crémaillère. Il a débroussaillé une grande partie de mon jardin, ramassé mon tas d’herbes et ne manque pas de proposer son aide dès qu’il le peut.

C’est important, un bon voisin. Bon, Toto et Nana le soupçonnent d’en pincer pour ma pomme, surtout qu’il aurait été dithyrambique à mon sujet auprès de sa collègue à la poissonnerie de Super U, la femme du cousin de Nana…

Moi, tout ce que je sais, c’est qu’il est adorable, que c’est un cordon-bleu – il m’a fait des pleurotes à la plancha, divines !!! – et qu’il a un humour noir très pince-sans-rire qui me fait hurler de rire. Mais pour l’instant, la fricote n’est pas dans ma to-do-list.

 

To-do-list qui a cependant bien rétréci et est quasiment réduite à… retrouver du taf. Car je n’ai pas été retenue pour le job près des Champs-Elysées. Déception, remise en question, confiance en berne, une trilogie que je ne connais que trop bien depuis bientôt 6 mois. Et maintenant que je suis emménagée, je n’ai plus que ça à ressasser.

J’ai l’impression que je vais rester plus longtemps que prévu dans cet appart, que je ne suis pas prête de pouvoir m’acheter ma maison à moi. En soi, pourquoi pas mais le chômage n’est pas éternel et plus j’avance en âge, et moins j’ai de chance de retrouver un job…

Allez, je prends le bon côté des choses, j’ai tout le temps du monde désormais. Comme on m’a offert deux belles cannes à pêche pour ma crémaillère, j’ai envie d’aller taquiner le goujon. Et dans deux semaines, je pars en Normandie. Autant que j’en profite un peu.

13 ANS, 1 MOIS et 8 JOURS

Je regarde les cartons qui s’entassent dans mon appart et j’ai un coup de blues énorme. Je sais que je pars vers du mieux, que c’est l’unique porte de secours dans ma situation pourrave, je n’y peux rien, je vis ce déménagement comme un divorce et je sais de quoi je parle, j’en ai deux à mon actif.

 

Jeudi 13 juin 2024

13 ans de souvenirs, bons et mauvais, ça ne s’oublie pas comme ça. Au fil des années, j’ai fait de mon appart un gros nid douillet, un antre, un havre où je me suis régénérée, épreuves après épreuves. Chaque objet, chaque photo, chaque dessin aimanté sur mon frigo a une histoire. Bref, un énorme pan de ma vie à mettre en cartons.

Planning tendu, malgré le mois et demi d’avance que j’avais depuis la signature du bail de mon nouvel appart. J’ai bouclé toutes les démarches déménagement-emménagement en deux temps trois mouvements mais renâclé jusqu’au dernier moment à faire mes cartons. D’où la tension qui se fait sentir dans le planning.

J’en suis à mon deuxième aller-retour le coffre chargé jusqu’au toit, deux autres demain et lundi. Tout ça parce que j’ai pris des déménageurs pas chers avec un volume réduit. Bref, mardi un ami de Toto vient démonter mes meubles et placards, vidanger lave-linge et lave-vaisselle et hop jeudi prochain c’est le grand ramdam.

Le week-end qui suivra sera consacré au remontage des meubles et la fixation de mes placards et consorts, le lundi probablement encore un dernier aller-retour avec les cartons qui n’auront pas tenu dans le camion, le mardi 25 et mercredi 26 je reviens sur Paris pour le ménage final et le rebouchage des trous, et jeudi 27 état des lieux sortant et restitution des clefs.

Et une fois redescendue pour de bon dans mon nouveau chez moi, j’enchaîne avec les 50 ans de Toto où je vais cuisiner pour 25 personnes tout le week-end. Je suis moulue d’avance. Je le suis déjà mais je pense que le 1er juillet, je serai décédée.

Bon, allez, du nerf Bichette, aujourd’hui, tu mets toute la déco en cartons, comme y en a pléthore, tu en as pour la journée.

TROIS JOURS AU PARADIS

« Oh, des tommettes anciennes ! Oh, des volets en bois ! Oh, un grand jardin ! »

Mon extase absolue mardi dernier en arrivant dans la résidence secondaire de Cameron.

 

Dimanche 5 mai 2024

Un havre de paix, un écrin de nature où tout n’est qu’harmonie, magnificence, plénitude. J’ai eu vite fait de choper la serpette pour tailler les arbustes, de ramasser du petit bois pour le feu du soir, de mettre mon nez dans le lilas et les fleurs de pommiers, de jouer à cache-cache entre les marronniers avec Titou…

La maison en elle-même est un bijou de rusticité que Cameron a arrangé magistralement. Aucune fausse note de bobo parisien, comme la sempiternelle collection de vaches en céramique pour bien dire qu’on est à la campagne. Non, tout ici est chaleureux, d’un goût sûr, sans ostentation. On a l’impression d’y habiter depuis toujours.

Le coin me plaît beaucoup. Un hameau au cœur de la Bourgogne, entouré de collines verdoyantes et de petits sentiers de promenade des plus appelants… Les voisins, de plus, ont tous l’air très sympathique. Cameron ayant ce don incroyable, d’une facilité déconcertante, de se lier avec le plus rustre des ermites, tous les habitants du village, voire ceux du village voisin, sont ses potes.

Et en papotant lors du déjeuner sur la terrasse – dieu que c’est agréable ! – elle me dit que le fermier du bout, outre être un bon parti pour moi, aurait peut-être une maisonnée à me louer… juste en face de chez elle ! Manque de bol, celui-ci s’est absenté pour ce long week-end mais en demandant à la voisine-sentinelle, il s’avère que le loyer serait de 400 euros avec possibilité de cultiver un carré de potager à l’arrière de la maisonnée…

Du coup, ça m’a mis le doute. Cameron m’a dit alors de faire un tableau Pour-Contre, à loyer équivalent :

Appartement à Pétaouchnok

* POUR : à côté de chez Toto et de Maman, petit bourg tous commerces, gare et A6 à 15 minutes en voiture (Paris à 1h40), je connais bien la région, j’y ai déjà quelques repères (la coiffeuse, le garagiste, Super U, etc.)…

* CONTRE : Toto et ses bras en mousse ne pourra pas m’aider des masses et d’une façon générale, je ne dois pas trop attendre d’aide de qui que ce soit car dans le coin, ils sont très adeptes du chacun-sa-merde…

Maisonnée à Tataouine

* POUR : à proximité de Cameron et de son mari qui seraient, à n’en pas douter, d’une aide ultra-précieuse, la possibilité de faire mon jardin, d’acheter mes œufs direct à la ferme, d’aller à la pêche au brochet, le calme absolu, la gare à 10 minutes en voiture (Paris à 1h40 également), je pourrais voir mon Titou quasiment chaque week-end et l’été, piquer une tête dans la piscine…

* CONTRE : aucun commerce à proximité de pieds, à 2 heures de voiture de Maman…

 

Bon, ça ne m’a pas avancé des masses.

C’est pour cela que jeudi, à l’issue de la visite de l’appartement, je n’ai pas signé le bail, disant que j’allais réfléchir une petite semaine, le temps d’avoir plus d’infos sur la maisonnée vers chez Cameron.

Il y a deux semaines encore, je me pensais dans une situation des plus précaires, avec trop de revenus pour avoir droit à un logement social dans la pampa et étant non-prioritaire pour un logement social à Paris. Je me suis vraiment vue finir à la rue. Aujourd’hui, j’ai deux possibilités, comme quoi, la roue tourne.

Il ne reste plus qu’à décrocher un job. Demain, peut-être ?

Et puis, le texto de Cameron : « Coucou, pas de news de JM… Tu devrais peut-être bloquer ASAP l’appart de Pétaouchnok pour ne pas qu’il te passe sous le nez, non ? »

JM, c’est le fermier-bailleur.

Bon, fin du dilemme cornélien, j’appelle demain pour réserver l’appart près de chez Toto.

 

En attendant, je vais finir ma valise car mardi, je repars en Normandie, non pas chez Miles et Joan qui sont ultra-bookés mais chez mes amis Ukrainiens à quelques kilomètres d’Arromanches. J’emmène bien sûr Titou que m’a confié Cameron en rentrant vendredi, cela augure de belles balades sur la plage…

Ah tiens, dans 5 jours, c’est mon anniv’. Que je vais passer sur ma plage à ramasser des coques et à lancer à Titou des bouts de ponton dans l’eau.

Dernière échappée belle avant le grand rush. Car quand je pense à tout le ramdam qui va suivre, j’en ai le vertige…

SACRED BONSAI LOTUS

« Comme elle retourne chaque soir en eaux troubles et ouvre ses pétales graciles à l’aube, la fleur de lotus est un symbole de force, de résilience et de renaissance. Et parce que cette fleur immaculée émerge d’une eau boueuse, elle est un symbole absolu de pureté. »

Il me tarde d’avoir un bout de jardin.

 

Mardi 30 avril 2024

Levée à 6.09 ce matin après une poignée d’heures de sommeil et un seul snooze, un mal de cheveux carabiné dû aux deux bouteilles de Brouilly descendues avec Yang hier soir, j’essaye de ne pas annuler mon rdv avec l’organisme de formation de feu Pôle Emploi.

Je me raisonne, je ne peux faire l’impasse sur une quelconque aide à retrouver un job. Je ravale donc ma gueule de bois avec deux ibu et un Berocca Boost et me voilà partie en goguette dans un combi métro-RER pour une bonne heure selon Maps.

Sacrée soirée, comme dirait l’autre. Un bien immense de faire la folle avec ma vieille branche, de l’enthousiasme puissance 10, ce dont j’ai grand besoin en ce moment. Car je suis, pour le moins, démoralisée, embourbée jusqu’au cou dans mon no man’s land, pâteux à souhait…

Je sais, j’avais dit que je n’écrirai plus tant qu’un changement majeur ne s’inscrirait pas dans ma life. Justement. Hier, Nana m’a envoyé ça:

Renseignements pris, le logement est à moi s’il me convient… Je visite donc ce jeudi! Ce soir, je rejoins Mamie Cameron qui m’emmène pour trois jours dans sa pampa qui n’est pas très loin de la mienne, on ira donc visiter ensemble mon hypothétique futur chez moi.

Au premier étage d’une maison de maître avec entrée indépendante et petit jardinet attenant, 3 pièces, garage, à 8 km de Toto et 45 km de Maman et surtout, un loyer qui va me permettre de respirer financièrement en attendant des jours meilleurs.

Une occasion en or, je ne peux pas passer à côté ! Le proprio, un vieux Monsieur, se fiche que je sois au chômage et ne m’impose pas de cautionneurs. Si ça se trouve, dans un mois je suis déménagée ! Même si l’idée seule du déménagement me fatigue à l’avance… Mais bon.

 

Puis, hier également, j’ai reçu ce mail:

“A&B and… Bichette first call

 Hey Bichette,
Congratulations! We are happy to inform you that we would like to arrange an initial screening call with you, following your application to the Personal Assistant to the CEO/COO role with A & B. This call will be to go over your experience relevant to the role and to get to know you and your motivations for joining A & B.

It could help if you watch a few videos on our Youtube Channel to help you prepare for the call.

Please feel free to choose your preferred slot on my calendar, or to propose other time slots. (the call will be hosted on Nextcloud, which sometimes is filtered to junkmail/Spam – so please check if you haven’t received a confirmation email)

Many Thanks,

G. Talent Acquisition Manager »

Interview donc lundi prochain. Rigolo, j’avais déjà postulé il y a quelques mois mais pour un poste d’Office Manager et je n’avais eu aucun retour. Il s’agit de la fameuse start-up qui fait des ordinateurs quantiques, ce pour quoi Yang s’était enthousiasmé à me donner un cours…

De bons augures. Mais je préfère ranger les bœufs et la charrue au garage pour l’instant, et ce, même si la conseillère France Travail m’a dit qu’il fallait m’emballer mais sans me projeter. En bonne TPB, je suis nulle dans ce genre de compromis, donc je mets à la trappe et je ferai cet entretien en dilettante.

Allez, je vais finir ma valise. Vais m’aérer les idées dans la pampa bourguignonne.

LOOSE EN 3D

« Une bière au Bugsy’s ce soir ? »

Walter il y a 10 jours. Bière il y a bien eu et depuis, zéro news.

 

Dimanche 28 avril 2024

Je ne sais plus quoi écrire dans ce blog. Tout n’est que loose en 3D. Le boulot, nada, les finances, pareil très bientôt, le ghosting de Walter et… la tentative de suicide de Toto. L’horreur absolue. Je n’écrirai pas plus à ce sujet tellement ça me peine. En même temps, je le comprends.

Je tiendrai bon, toutefois. Mais je vais faire une petite pause. Je reprendrai ce blog lorsque j’aurai un changement majeur dans ma life. Allez, je vais me faire cuire un œuf.

 

*********************TIME OUT******************

LES CARPATES

« Quand la guerre sera finie, tu nous rejoins à Kiev et l’on ira ensemble dans les Carpates. »

Presque les larmes aux yeux tellement ça m’a touchée. Déjà, parce que mes amis Ukrainiens ne disent plus « si » mais « quand » la guerre sera finie, un positivisme qui fait chaud au cœur. Puis, parce que ces Carpates dont on a parlé ensemble la semaine dernière lors de ma visite au Normandy Beach, j’en rêve depuis toujours.

 

Samedi 30 mars 2024

Des paysages à couper le souffle que j’ai découverts dans le film ‘Dracula’ de Coppola, adapté du roman de Bram Stoker. Il y a une dizaine d’années, j’avais même préparé un voyage qui m’amenait à Bucarest, je cheminais ensuite au travers des Carpates jusqu’au Bran Castle au cœur de la Transylvanie et de ses trésors moyenâgeux.

Mais mon régime alimentaire a dû me faire abandonner ce projet, battue à plate couture par le Sarmale et les Mititei… Et, en en parlant avec mes amis Ukrainiens, j’ai découvert que dans les Carpates côté Ukraine, il y avait beaucoup de plats à base de fromage et de champignons, le rêve pour la végétarienne contrite que je suis.

Bref, rendez-vous pris. Il ne reste plus qu’à foutre une tannée pour de bon à Poutine.

Une semaine au Normandy Beach à gratter la mousse de la cour, à déboucher les drainages, à traiter le bois des 2km de balcon, à réparer le toit du cottage, à nettoyer les chambres et l’immense lounge… J’y ai bien laissé deux lombaires, un genou et deux coudes. Sans compter qu’il a fait un froid glacial, bref, pas une partie de plaisir.

Mais Joan et Miles le valent bien. J’avais du temps à perdre cette année, autant me rendre utile. Ils sont bien sûr surbookés pour cette année du 80e anniversaire du débarquement, ils ont bien dépassé désormais cette foutue crise Covid. Et je suis heureuse d’y avoir participé avec mon site web.

Page d’accueil – English

 

Bon, côté boulot, c’est la morne plaine. J’ai bien eu un appel pour un remplacement de congé mater, pourquoi pas, sauf que lorsque j’ai annoncé mon salaire, on m’a dit « Euh… On vous rappelle… »… Je veux bien faire des concessions mais pour un job de 6 mois sans télétravail et surtout sans possibilité de CDI, bah fuck.

C’est rose pour personne, j’ai l’impression. Autour de moi, ça galère tout autant. QNO, je suis de tout cœur avec toi !

Bref, j’occupe mes journées comme je peux. Je poste mon CV à chaque annonce qui fait un tant soit peu de sens pour moi, je bosse un peu pour Zane, j’écoute de la musique, je me refais mes séries préférées en boucle, je joue à Gardenscape, Fishdom et Travel Town sur mon i-phone…

Ça me rappelle il y a 4 ans lorsqu’au RSA, je recherchais désespérément un job avec déjà ce damné spectre de me retrouver à la rue faute de pouvoir payer mon loyer… Oui, même sentiment de désœuvrement, de laissé-pour-compte, un mélange contradictoire de désespérance et d’espoir.

J’ai toutefois bien avancé en 4 ans, je suis forte de plein de choses dont je n’avais pas idée alors. Mes objectifs sont également différents. Car outre la survivance, je veux surtout investir aujourd’hui pour ma retraite et le plan de vie qui va avec. L’oiseau sur la branche que j’étais il n’y a pas si longtemps encore, doit désormais penser à construire un nid.

J’ai même pensé à tenter l’édition avec ce blog. J’ai retravaillé le premier tome, trouvé une maison d’édition où envoyer mon manuscrit… On lit d’autres inepties, pourquoi pas les miennes ?

Bref. Pas glop, la situation.

Puis, hier soir, ça :

“Hello and Happy Friday!

You applied for our open Administrative Assistant role for our Paris office. I have a few questions, to most efficiently use your time and mine

* For this hybrid role, are you willing and able to go into our Paris office 3 days/week for training, then 2 days a week regularly?

* Our budget for this role will be capped near 40K with a 10% bonus. Does that fit into your salary expectation at this point in your career?

* What is your notice period?

Thank you in advance for your answers – and if you choose to withdraw based on these questions, we respect that!

Principal Recruiter – Global Talent Team »

 

Ce à quoi je me suis dépêchée de répondre :

“Thanks for reaching out. 

Please find my responses hereafter, hope these will meet your expectations 🙂

* For this hybrid role, are you willing and able to go into our Paris office 3 days/week for training, then 2 days a week regularly? > Absolutely not a problem!

* Our budget for this role will be capped near 40K with a 10% bonus. Does that fit into your salary expectation at this point in your career? > To be honest, I’d be more comfortable with 45K and a 5% bonus.

* What is your notice period? > Pretty much none as I’m freelancing as a Consultant as of right now. But I’d like to wrap up some project I’m currently working on, 15th Apr would be perfect to me.

 

Et quelques minutes plus tard :

“Hello and Happy Easter Weekend!

Thank you for responding to my quick questions. Having reviewed your application and resume, I would love to speak further with you about our open role. Please find a time on my calendar that works best for you by following the instructions on this link:
I look forward to speaking with you soon! FYI, I will send you a Zoom link right before our call. And also, I am in the US, so several hours earlier than you.
Warm Regards,”

 

J’ai fait WOW. Et AAARRGGGHH. Puis je me suis collée une baffe. T’emballe pas Ginette, ce n’est pas la première fois qu’un Recruteur « love » ton CV, ça se passe super bien aux entretiens puis tu passes à la trappe…

C’est donc booké pour mardi prochain à 16.00. C’est chouette. Mais bon.

CASSOSS

  • Vous serez indemnisable à partir du 9 mars pour 548 jours.
  • Euh je suis sans emploi depuis le 1er février…
  • Madame, vous vous êtes inscrite à France Travail le 19 février, on ajoute à ça la carence des congés payés et le délai minimum de 7 jours, ça fait bien le 9 mars et vous serez payée début avril après votre actualisation de mars.
  • Et je fais comment sans revenus pendant 2 mois ?!?

Heureusement que Zane m’a réglé la petite pige que j’ai faite pour elle, même si ça va pas pisser loin.

 

Vendredi 15 mars 2024

Hier donc, branle-bas de combat dans mon administratif : projections comptables, nouvelle demande d’aides à la CAF, actualisation de mon PAS sur le site des impôts… Résultat : il me reste en fin de mois 200€ à tout casser, autant dire rien. Si je reste dans mon appart aux 1300€ de loyer.

Toto, quand je lui en ai parlé, s’est enquis avec enthousiasme sur un logement social vaquant dans leur lotissement, à deux pas de chez lui, donc. C’est sûr, un loyer à 300€, ça me sauverait la mise. Mais je ne suis pas ultra-chaude de partir dans la pampa sans avoir de job télétravaillable, ou tout du moins hybride, auparavant. Sans compter que cela m’emmerderait fortement de m’installer « provisoirement » dans l’attente de pouvoir acheter ma maison… Et rien qu’à l’idée du déménagement, des changements d’adresse et tout le tralala pour un pavillon de lotissement, temporairement certes mais qui pourrait s’avérer pérenne faute de job, bah ça ne m’enchante pas.

Car, eh oui, je n’ai pas été retenue pour le job en or sur lequel j’avais tant capitalisé. J’ai fait exactement ce que j’avais dit ne pas faire, j’ai mis la charrue bien avant les bœufs en me projetant corps et âme dans ce qui n’était qu’une hypothèse très incertaine.

La déception a été immense. La remise en cause douloureuse. Puis, j’ai pu reprendre du poil de la bête et ai continué de postuler à tout va, peu importe j’ai envie de dire si télétravail ou pas, surtout avec le spectre aux fesses de me retrouver à la rue, faute de pouvoir payer mon loyer avec mon allocation chômage maigrichonne.

Il y a bien les missions de consulting de Zane mais pour l’instant, rien n’est encore tombé. J’ai travaillé comme une folle sur deux appels d’offre, bénévolement du coup, on garde espoir mais bon.

Bref. Je me donne jusqu’à fin avril, si ma situation n’évolue pas d’ici là, pas le choix, je déménage dans la pampa faire ma cassoss. Une perspective des moins engageantes de toute ma vie.

LA MEILLEURE ST VALENTIN, EVER!

« Happy to have this interview with you, Bichette!

I am looking forward to a fruitful discussion.

Regards,

Mr. Sr Vice-President »

C’est le meilleur email que j’ai jamais reçu pour la St Valentin !

 

Jeudi 15 février 2024

Pas le labo pharma à côté de chez moi qui se sont toutefois, quelques jours plus tard, fendus d’un laconique « After considering carefully, we will not be proceeding further with your application » gnagnagna, ni la start-up qui fait des ordis quantiques (Yang était au taquet quand je lui en ai parlé) et qui m’a abordée via un chasseur de têtes mais une boîte IT internationale pour laquelle j’ai postulé le 11 décembre dernier !

Vendredi dernier, j’ai donc eu mon premier entretien en visio. Cela s’est super bien passé, très bon feeling avec la Talent Acquisition Head, une Allemande avec un fort accent, qui m’a dit avoir vraiment eu le coup de cœur pour mon CV…

Et au fur et à mesure de la discussion, je m’aperçois qu’il s’agit du poste parfait pour moi, check this out : of course en CDI, en full-remote avec une allocation de 100€/mois pour payer l’électricité, quelques voyages dans l’année aux US, Canada, Brésil et toute l’Europe, je leur sors mes 50K annuels ils me répondent « no problem » auxquels s’ajoutent des bonus et des primes d’intéressement à tout va, ils souhaitent quelqu’un de dynamique et de sympathique, très orientée Customer Satisfaction – c’est en cela d’ailleurs que mon expérience de propriétaire de restaurant a fait la différence, ce sera bien une des rares bonnes retombées de ce truc, tiens – le job en lui-même, je le connais presque par cœur, bref c’est TOP !!!!

Et aujourd’hui, je reçois l’invit pour le second entretien mercredi prochain directement avec le VP qui sera potentiellement mon boss. Enfin, un de mes boss car si j’ai bien compris, j’aurais aussi le Président lui-même à m’occuper… En tout cas, ils m’ont l’air bien sympathique.

C’en est presque trop beau. Y a un loup quelque part. Sinon, je suis plus que vernie ! Allez, je ne m’enjaille pas plus que de raison, j’ai déjà vécu ça par le passé, je m’enflamme et on me dit merde ensuite, donc…

Mais c’est chouette quand même. C’est très inhabituel pour moi d’être si euphorique en plein dans mon Triangle des Bermudes 10-14-17 février, respectivement la mort de mon père, la maudite St Valentin et l’anniversaire de ma rencontre de Walter. Je dirais même que cela ne m’est jamais arrivé. Mais je prends.

Bon, demain je repars chez Toto, j’emmène ma Clio à la révision dans la pampa parce que c’est moins cher. Ensuite, je ne bouge plus jusqu’au 9 mars pour l’anniversaire de Gilbert, l’oncle de ma belle-sœur qui a un super jardin et qui serait devenu mon voisin si j’avais acheté la maison dans les ronces.

En parlant de maison, dès que je signe ma promesse d’embauche, je file dare-dare me rappeler au bon souvenir du banquier. Car mon projet de vie n’a pas varié. Oh faut vraiment que ça se fasse, cette affaire !

 

Pfffiou je suis un peu crevée, moi. Disons que ça retombe car ça fait bien 3 semaines que j’arrête pas. Fin janvier, j’ai passé 72h à bosser sur mon premier projet avec Zane, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait fumer mes neurones d’activité comme ça ! Je ne suis toujours pas convaincue que je peux faire ce job mais je suis assez satisfaite du boulot que j’ai rendu. Et ChatGPT est devenu mon second BFF. Punaise, l’i-Phone et maintenant l’intelligence artificielle, j’ai fait un hyper-jump dans la modernité, moi !

Ensuite, mes derniers jours au bureau avec un pot de départ organisé spécialement pour moi et une standing ovation qui a presque failli me tirer une larme… Dès le lendemain, direction chez Toto et la salle des fêtes de Tataouine-les-Bains pour préparer la grosse fiesta des 18 ans de ma nièce. J’y ai laissé d’ailleurs quelques lombaires à porter les dix-mille litres de punch mais bon. Quand je pense qu’on remet ça pour ses 20 ans…

Puis hop, je suis repartie direction le Normandy Beach. 4 mois que je n’y étais pas revenue. Ça m’a fait du bien de marcher sur la plage, la truffe au vent. Puis, on a parlé avec Miles et Joan des préparatifs pour le 80ème anniversaire le 6 juin prochain… C’est énorme, ils en sont fatigués d’avance. Bref, je retourne les voir mi-mars pour les aider au gros ménage de début de saison.

 

Allez, je m’affole un peu, Yang ne devrait pas tarder, grosse soirée en perspective de récupération de données sur un disque externe récalcitrant… Oh et puis je vais fêter mon second entretien, tiens. Cheers !

LA BOMBE

  • Qu’est-ce que tu veux à Noël ?
  • Un job ? Et une maison à la campagne.

Bon, j’ai eu un mug-renne de Noël. Quelle pince, ce Père Noël.

 

Dimanche 21 janvier 2024

A y est, j’ai fini mon CV de Consultant Project Director. Zane veut l’intégrer de suite dans les propals sur lesquelles elle travaille en ce moment. Notamment un truc avec l’UNICEF pour lequel elle me dit que je suis faite.

Tout cela reste encore bien mystérieux à mes yeux. Et ce, malgré la kick-off visio à laquelle j’ai participé avec toute l’équipe de Zane mardi dernier. E-learning, data up-skilling, ICT4D… Du charabia pour moi. Et je n’ai pas osé dire que les missions humanitaires type ONG, bah ça me motive moyen car je pense que c’est comme de pisser dans un violon.

Mais sait-on jamais, je vais peut-être me découvrir une vocation. Et ce n’est pas ma galère à retrouver un job « traditionnel » qui dira le contraire. Une quarantaine de postulats pour six interviews qui n’ont rien donné, je trouve le ratio bien maigre.

Au point de me faire douter. De moi, de mes compétences. Ma grande expérience vaut peut-être que dalle au regard de mon absence de diplômes et de mon âge. Et pis, je ne sais pas me vendre. Je suis d’une nullité affligeante en la matière. Bref, grosse remise en question.

D’où mon vœu de Noël. Me voilà, non sans grimaces, en train d’imaginer la suite bah au chômage. Grosso modo, je perds 1 000 balles. Je vais me retrouver dans la même situation qu’il y a 2 ans, lorsque j’ai pris une coloc pour pouvoir garder mon appart. Merde.

Parce que le truc de Zane, c’est aléatoire, au gré des appels d’offres décrochés. Quand ça tombe, ça tombe bien, du genre 100 000 dollars à l’année, mais bon. Elle m’a confié toutefois une pige d’un mois pour structurer leur Sharepoint sur i-Cloud et établir une librairie des offres/ressources. Ça, c’est sûr, je vais le faire à la marge en attendant que le chômage tombe. Puis après, on verra.

 

Je repense à mercredi dernier au boulot. Il me reste 10 jours à faire, autant dire que je suis en mode cruise, si ce n’est la passation au p’tit jeune qui me semble bien vert pour faire mon job. Bref. Mercredi donc, après m’être excusée sur le Doodle de la Xmas party du 8 février – j’étais invitée mais je n’ai pas envie de faire de simagrées à tout va – je vois que le Townhall de janvier est annulé et que Big Boss va nous convoquer en direct.

Ne me sentant plus concernée, j’ai ignoré le rassemblement impromptu dans la cuisine qui jouxte mon bureau, me concentrant sur un dossier en souffrance avec une collègue. Cette dernière me chuchote à un moment donné en pointant la cuisine d’un mouvement de tête : « C’est normal que X et Y soient en pleurs ? »

Je jette un œil, oui, c’est effectivement bizarre. Et l’on se lâche en supputations diverses et variées, ne pensant pas une seconde qu’une de celles-ci puisse être véridique… La réunion se termine et l’on me met au parfum : la boîte ferme le rideau, à Paris et en Finlande, tout le monde sur le carreau, à horizon printemps 2024, soit dans 2 mois !!!

J’en suis restée sur le cul. Quelle bombe ! Ah je comprends mieux le « plus de budget pour t’embaucher », plus de budget tout court, en fait. D’une certaine façon, ça me réconforte, car je me dis que ce n’était pas moi le problème.

Mais au-delà de cette pointe d’égoïsme, cynique mais justifiée, je ne peux m’empêcher de compatir. Je quitte la boîte dans 10 jours et pourtant, je me sens partie prenante du désespoir ambiant. Ils me font vraiment de la peine. Même ceux avec qui j’ai pu avoir des bisbilles. J’ai zéro rancune et même si je pense que cela va rabattre le caquet de certains, jamais je n’aurais pu leur souhaiter un pareil sort.

Surtout aussi brutalement. On le savait que la boîte allait mal, ça sentait le roussi depuis quelques mois déjà. Mais de là à virer tout le monde et à fermer le site sous 2 mois ! C’est très moche et je suis triste.

 

Et puis vendredi, je reçois ce mail :
« Thank you for submitting your details to us for the position of Executive Assistant, Global Regulatory Affairs .
We are happy to confirm that your application is currently under consideration.
A member of our recruitment team may be in touch with you directly regarding the next stage of the process.
In the meantime, we wish you every success with your application.

Kind regards,
Talent Acquisition »

Un labo pharma, à 300 mètres de chez moi. C’est drôle, c’est une des rares annonces à laquelle j’ai répondu en dilettante, seulement parce qu’elle cochait certains de mes prérequis, comme le salaire convenable, le télétravail hybride et bien sûr en CDI.

Allez, on va y croire.

En attendant, je vais terminer les 18 cadeaux pour les 18 ans de ma nièce dans deux semaines…