« Covid-19 : le Conseil de défense du jour peut-il remettre en cause l’allègement du confinement du 15 décembre ? »
Mais ça va être la grosse marrade, ce soir ! Bon, pour moi, ça va pas changer grand-chose sauf que je me dis que je ne suis pas prête de retrouver un boulot de sitôt… Et pis, j’aurais quand même bien aimé aller voir Toto et passer au cimetière. Bref.
Mercredi 9 décembre 2020 # DECONFINEMENT PRESQUE J+10
J’ai eu mon explication. Pas sur mon injonction, non, Bradley m’a appelée hier en début d’après-midi. Pour s’excuser de son texto spartiate et froid et pour me donner la raison de son éloignement. Ainsi, sa vie n’est qu’une grosse boule d’emmerdes depuis une semaine. Et il n’avait pas la tête à autre chose.
En vrac : la guerre de tranchées dans laquelle finalement lui et son ex-femme sont entrés de plain-pied au sujet de la garde des enfants avec avocats et tout le toutim, son protocole de départ de son ancienne société qui devient sujet à gros litige, là aussi avec des avocats hargneux qui se crêpent le chignon, la perspective d’être six mois sans ressources le temps de toucher le chômage donc il se porte volontaire pour toutes les missions à l’armée, ce qui ne fait que complexifier la situation de la garde de ses enfants, surtout s’il en demande l’exclusivité, la voiture qu’il voulait acheter bah ça va être plus compliqué que prévu, bref, il n’avance pas, c’est la merde intégrale.
Je l’ai écouté à nouveau patiemment, lui posant simplement quelques questions pratiques sur tout ça et j’ai tenté une synthèse.
– En fait, c’est depuis que tu as priorisé l’armée que tout part en sucette, non ? Tu peux faire le choix d’arrêter si c’est trop compliqué, ce n’est pas un déshonneur.
– Non, je n’arrêterai pas. Je vais me démerder.
Puis, il m’a demandé comment j’allais, moi. Je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire, ce qui a semblé l’agacer. « Comparé à toi, oui, moi je vais bien ! » lui ai-je lancé. Je comprends son état d’esprit, je le plains vraiment, de telles emmerdes toutes en même temps, je sais que c’est l’enfer à gérer – et je suis calée, niveau enfer, moi – et c’est légitime de sa part de vouloir s’y consacrer.
Mais cela tourne encore une fois autour de lui, de sa vie. Je n’en suis que le témoin passif, pas un iota partie prenante, même si d’après ce que j’ai compris, notre ‘relation’ n’est pas remise en cause. Je pourrais m’en sentir soulagée… En fait, je ne sais pas si ça m’emmerde ou pas. J’aurais peut-être préféré effectivement que l’on se remette en question, lui et moi.
Ou qu’il lise mon blog. Et qu’il me tombe sur le poil à bras raccourcis à la lecture de mes mots pas spécialement tendres à son égard. Au moins, cela aurait démontré un semblant d’intérêt pour moi. Mais bon.
La semaine dernière, j’ai refait un tirage de cartes sur lui et moi, cartes qui ont eu l’avantage cette fois de parler d’elles-mêmes. Alors, je n’ai rien compris sur le coup, je me suis même dit que j’avais définitivement perdu mon don. Mais suite à l’explication d’hier, bah tout fait sens.
Moi > La Métamorphose
Bradley > Le Travail
L’évolution de notre histoire > La Maison
Ainsi, de nouveaux mots se forment en moi que j’ai bien l’intention de lui livrer la prochaine fois : « Si tu veux mon aide, demande-la moi. Sinon, gère tout ça de ton côté, prends le temps qu’il te faut et rappelle-moi lorsque tu seras plus serein et on verra. »
La vérité, c’est que depuis lundi, j’ai tourné la page. Cela a même été d’une facilité désarmante. Un soulagement. J’étais contente qu’il m’appelle hier pour me donner cette explication qui, effectivement, restait comme un caillou dans ma chaussure. Mais je n’attends plus rien d’autre venant de lui.
Je suis de nouveau paisible.
J’ai même un nouveau projet qui prend corps en moi : envie d’écrire une fiction, un truc qui me fasse oublier la monotonie de ma petite vie de confinée depuis maintenant 9 mois. Il est temps que j’accouche.