– Tu es sur Paris ?
– Oui. Mais dans quelques temps, je te répondrai peut-être non.
– Tu m’invites à dîner ?
Walter hier. Branle-bas de combat. Qu’est-ce que je vais faire à manger ? Qu’est-ce que je vais porter ? Qu’est-ce que je vais lui dire ? Bref, j’y ai cru jusqu’à 21.26. Enfin, cru… j’ai simplement espéré qu’il n’annule pas encore une fois. Mais cas de Covid à son bureau et quatorzaine pour lui.
C’est le karma, qu’il dit. Je ne peux qu’agréer.
Mardi 18 août 2020
Je ne suis pas triste, ni même surprise, je m’y attendais en quelque sorte. Je suis juste déçue que cet ouragan qui a ouvert la porte de ma grotte n’ait été en fait qu’un simple coup de vent qui s’est carapaté en refermant derrière lui. Pas complètement, toutefois…
Car s’est engouffrée avec lui l’opportunité d’un job : responsable de boutique, une épicerie qui revend direct du producteur en circuit court. C’est un ancien collègue de mon temps dans les télécom qui a relayé une annonce sur Facebook. Lui aussi s’est reconverti après avoir bien galéré comme moi pour retrouver un job.
Alors, ce n’est le job de mes rêves mais cela a l’avantage de porter des valeurs que je partage entièrement. Ils ont déjà deux boutiques dans Paris qui fonctionnent tellement bien qu’ils souhaitent en ouvrir une troisième dans le XIème, d’où le recrutement. 35 heures, ambiance sympa, c’est payé des cacahuètes mais ce sera toujours mieux que le RSA que l’on m’a dernièrement accordé. Et surtout, cela me remet le pied à l’étrier.
Car je le sens, l’énergie en moi est revenue. Je me sens mieux. La canicule est repartie, la chape de plomb qui m’enchâssait aussi. C’est vraiment ça, je respire mieux, au sens propre comme au figuré. Et j’ai remis mes sacro-saintes chaussettes !
Bref, j’ai même un planning avec des projets, même si minimes, qui me poussent de l’avant. Ainsi, jeudi je retourne voir Maman, je récupère les papiers d’admission pour faire son changement d’adresse et je prépare ses derniers cartons toujours stockés chez Toto qui est reparti lui en vacances en Normandie jusqu’à samedi. Et lundi prochain, on lui amène à l’EHPAD.
J’ai résilié sa SIM car elle ne sait plus comment se servir de son portable et je lui ai fait mettre une ligne téléphonique directe à laquelle elle parvient tant bien que mal à répondre. Je viens de l’avoir, elle n’allait pas trop mal ce matin et moi, cela me suffit pour que je sois contente. Rien que d’entendre sa voix, ça me fait du bien.
Samedi, je vois Kevin à la Gare de Lyon pour accueillir ses enfants qui viennent enfin le voir pour les vacances. Comme j’ai émis le souhait de les voir un peu moi aussi et que j’ai des papiers pour les impôts à lui faire signer, ce sera l’occasion. Ce n’est pas parce que l’on est séparés, Kevin et moi, que je ne dois plus jamais les voir. Ils ont partagé ma vie pendant près de sept ans et je les ai aimés comme si c’était les miens.
Et puis, la semaine prochaine, probablement mercredi et jeudi, j’irai enfin en Normandie voir mes amis Miles et Joan, ceux avec le Bed & Breakfast que je voulais venir voir en tout début de confinement. Miles est passé à la télé la semaine dernière pour témoigner de sa saison désastreuse : 20 nuitées au total pour cette année et la nouvelle interdiction aux Britanniques de venir en France sonne le glas pour de bon. Ils vont se retrouver sur le carreau comme moi, quelle tristesse ! C’est pour cela que je tiens à les voir.
Enfin, si bien sûr je ne suis pas embauchée d’ici là. J’attends des news au plus tard demain matin pour un éventuel entretien. Allez, allez, j’y crois !
je croise les doigts 🙂 Et la bise à Miles et Joan, ç serait un déchirement qu’ils aient à mettre la clef sous la porte