« Allez, viens, on se casse, on va faire des pommes dans la propriété que j’ai trouvée ! »
« Non, je n’envisage rien avec toi, je ne me pose même pas la question. »
« Tout va bien, sentimentalement pour moi : j’ai quelqu’un dans ma vie. »
« Arrête de te faire des nœuds au cerveau, moi je ne m’en fais pas ! »
« Quand tu penses qu’il y a deux mois, on se demandait s’il y avait un ‘nous’ et aujourd’hui, on en est là… Donc bien sûr que cela va encore évoluer ! »
Mais qu’est-ce qu’il m’emmerde à dire tout et son contraire en dix minutes ! Tout ça parce que je lui ai dit que je n’avais pas l’impression d’être ‘en couple’ que je trouvais cela bizarre et que c’était la raison principale pour laquelle je ne lui avais pas présenté mes amis…
Samedi 6 février 2021 # COUVRE-FEU COMME LES POULES J+22
Car Bradley a crû que j’organisais un repas de présentation dans les règles alors que c’était le contraire : j’avais juste envie de réunir le Scoobigang et s’il avait été là, bah cela aurait été l’occasion. Bref, case closed : demain dimanche, il est au régiment.
Tout change tout le temps avec lui, il n’est qu’incertitude et impossibilité de prévoir quoique ce soit. Pas nouveau, cela m’a rendue folle fût un temps et conduite au ‘T’es là, t’es là, t’es pas là, t’es pas là.’ D’où aussi l’absence chez moi d’une quelconque projection avec lui au-delà d’un jet de pierre.
Et c’est justement ce que je lui disais, je ‘partageais’ comme il dit. Il a tout compris de travers et en a conclu que j’étais en attente de lui, en demande d’un futur avec lui et que ma dead-line de 6-8 mois pour trouver une orientation professionnelle signifiait que je lui mettais la pression pour le rejoindre à la campagne… S’il savait ce que j’en pense de sa campagne boueuse !
– Tu m’as dit ‘Viens, on va faire des pommes’, je voulais savoir pourquoi.
– Oh, laisse-moi me poser d’abord et je n’ai aucune envie de vivre avec quelqu’un en ce moment !
– T’as rien compris !
– Quoi ? Tu as toutes les raisons de me détester mais tu n’y parviens pas ?
– Oh mais si ! Pas tout le temps mais là, oui. Tu m’emmerdes à tout voir au travers de ton prisme. Ça m’embrouille, du coup, je finis par ne plus savoir si je parle français et à me dire que c’est moi qui ai un problème à me faire comprendre.
– Si, je comprends.
– Pas sûr. Tu projettes sur moi une image erronée, une sorte de fantasme, je ne sais pas, d’une geisha énamourée qui vit dans l’ombre de son homme… Allez, je vais être franche, ma vie en ce moment est plus que vide, elle tourne donc beaucoup autour de toi mais c’est parce que je n’ai rien d’autre à faire ! Et crois-moi, j’ai hâte de la remplir avec autre chose !
– Mais tout va bien ! Je ne comprends pas pourquoi tu te prends la tête !
– BOUHOUHOU tais-toi !!! Et décolle parce que là, tu me soûles !
J’ai refermé la porte derrière lui, assez fumasse, je dois dire. Mais quel sale con, quand il s’y met ! Sans compter qu’il m’a collé un mal de crâne avec son planning ultra-chargé, d’une inconstance à se demander s’il connaît ce qu’on appelle la gestion des priorités…
Bref. Pour ce qui est de l’armée, ses missions vont, viennent et reviennent, s’annulent au dernier moment pour laisser la place à une autre, gnagnagna, et comme ça jusqu’à la fin de l’année. M’en carre le coquillard, t’es là, t’es pas là et peut-être qu’à mon tour chré là, chré plus là…
La garde de ses enfants est à nouveau remise en question : son ex-femme lui refait un sketch donc il va certainement, lui, demander la garde exclusive quitte à les déscolariser, blablabla… Moi, je ne peux que plaindre ces mômes qui doivent bien se sentir encombrants entre une mère qui veut refaire sa vie avec son nouvel homme avec une semaine sur deux pénarde et un père qui fait passer ses obligations militaires avant ses obligations parentales.
Bref, je les garde avec plaisir dans quinze jours et je propose, afin d’éviter une troisième guerre nucléaire entre les parents, de les garder à nouveau pendant les deux semaines attribuées à leur père mi-mars lors de sa nouvelle mission. Ce dernier conçoit le truc encore de travers, comme une énième option de secours alors que moi, je le fais pour les gosses, pour qu’ils aient un semblant de stabilité.
Mais bon. Surtout que leur mère a émis une objection pour ma pige de nounou dans quinze jours : « Je ne suis pas trop d’accord et suis inquiète que tu confies nos enfants à quelqu’un que tu n’as pas vu depuis 20 ans… » Ce qui a donné lieu à un pugilat entre les deux, mama mia ! Hé time-out, je fais ça pour rendre service (et aussi parce que je vous trouve pathétiques tous les deux) alors on se calme !!!
Pis dans tout ça, sa recherche de propriétés, bien qu’elle soit en passe de s’arrêter car il a eu un coup de cœur pour celle des pommes, son montage de prêt, ses devis travaux, ses soucis administratifs divers et variés, sa voiture qui bloubloute, un truc de différentiel j’ai rien compris, son montage de sociétés pour vendre des bidules à tous les rebelles barbus de la terre, là aussi c’est hors de mon cosmos, le sport qu’il voudrait reprendre pour être en forme pour ses missions…
A se demander comment il trouve des créneaux pour moi… Ce qui explique que lorsqu’il vient me voir, il passe le plus clair de son temps le nez sur son ordi et l’oreille au téléphone sans se préoccuper de moi le moins du monde.
– Tu vois, malgré tout ce que j’ai à faire et à gérer, j’aime bien te savoir à côté de moi.
– Comme une potiche. Bah moi, je ne trouve pas ça très agréable. On est loin des 48 heures idéales…
– Si tu veux, je peux rester chez moi !
Je me suis mordue les lèvres pour ne pas lui rétorquer que ce serait mieux, en effet. Décidément, ses prochaines missions vont nous faire de l’air. A moi, en tout cas.
Je reconnais, je suis un peu à cran. Je pense que c’est parce que l’on va arriver au pire moment de l’année pour moi. Ça fait longtemps déjà que je hais le mois de février, particulièrement le 10, le 14 et le 17. La semaine de la mort.
Le 10, c’est le décès de mon père. Le 17, c’est ma rencontre avec Walter. Cette année, en plus, on commémorera nos 20 ans. Toute une vie, quoi. J’hésite d’ailleurs à lui écrire… Quant au 14, il est de notoriété quasi-publique que j’abhorre la Saint-Valentin. M’est toujours arrivée les pires avaries ce jour-là. J’ai même cru que j’étais maudite à date fixe.
Du coup, je retourne chez Toto car c’est l’anniv’ de ma nièce cette fois-ci. Si l’on n’est toujours pas reconfinés d’ici là. Ça me changera peut-être les idées.
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