« Hé Marie-France, tu préconises quoi contre les ballonnements ? C’est pour la petite dame, là ! »
T’aurais pu parler plus fort, je ne suis pas sûre qu’ils t’aient entendue en URUGUAY !!! Donc la petite dame pique un fard devant la pharmacie bondée en se renfrognant, elle se rend compte qu’elle aurait mieux fait de dire qu’elle voulait juste un truc pour les lendemains de cuite mais elle n’a pas osé.
Jeudi 25 mars 2021 # SEMI-CONFINEMENT PARISIEN J+6
Maintenant que tout le quartier est au courant de la sensibilité de mon système digestif, je prépare mes petites affaires pour mon road-trip. Départ demain midi direction le notaire pour signer la succession, nuit chez Toto et le lendemain, direction le Normandy Beach.
J’ai donc mis dans ma valise du charbon végétal en prévision des soirées qui s’annoncent arrosées et pas à l’eau, mes bottes Aigle pour la longue promenade sur ma plage que j’ai l’intention de faire dimanche, mes attestations de déplacement dérogatoires avec leurs justifs et une jolie tenue pour mon date de lundi.
J’emporte également un cahier pour écrire sur ma plage, au calme avec les mouettes en bruit de fond. Ecrire notamment sur cette histoire avec Jeremiah. Besoin d’infuser avant de restituer. Ce que je ne parviens pas à faire depuis que cela a débuté entre lui et moi vu qu’on passe le plus clair de nos nuits et de nos journées aussi, ensemble au téléphone ou par textos.
C’est sûr que cela me change radicalement d’avec Bradley. Bradley qui a tenté de me joindre hier soir à trois reprises alors que bien sûr, j’étais au téléphone avec Jeremiah. Il m’a donc laissé trois messages vocaux sur un ton dépité, légèrement inquiet et passablement irrité dans le dernier :
« Bon, apparemment, tu ne veux plus me parler. Alors, prends soin de toi, j’essaye de te rappeler dès que je le peux. Je t’embrasse. »
A nouveau, j’ai eu un peu mauvaise conscience. Puis je me suis dit, c’est bizarre, je croyais qu’il ne pouvait pas m’appeler depuis son bush ?… Sent-il quelque chose ? Bref, je lui ai envoyé un texto disant que j’avais eu une soirée compliquée et que je l’embrassais moi aussi.
C’est clair désormais, je vais lui faire une lettre que je lui demanderai de lire devant moi pour en discuter éventuellement juste après. Pour être sûre de pouvoir lui dire ce que j’ai à lui dire sans qu’il ne m’interrompe ni ne parte dans ses raccourcis et interprétations qui finissent par me retourner le cerveau.
Et je ne suis pas certaine de lui parler de Jeremiah car ce n’est pas ce qui motive ma lettre. Ça fait quelques semaines déjà que je ne parviens pas à lui dire clairement ce que je ressens, la frustration, c’est d’ailleurs ce qui m’a poussée à m’inscrire sur Meetic ! Et Yang, passé ce midi me faire un petit coucou, me l’a confirmé :
– Oui, tu as raison, pas la peine de lui parler de Jeremiah, c’est hors sujet. Et pourquoi tu ne lui envoies pas, cette lettre ?
– Parce que je souhaite en parler avec lui. S’il le veut. Là encore, je ne suis pas sûre de moi, comme si je lui laissais inconsciemment une dernière chance…
– Tu en aurais envie ?
– Je sais pas. J’ai encore des sentiments pour lui. C’est la merde, quoi.
Donc, sur ma plage avec mon cahier, j’écrirai cette foutue lettre.
Bouhouhou qu’il me tarde de commencer mon nouveau job !!! Cela dit, je me suis peut-être un peu avancée lundi quand j’ai dit que j’avais le poste. J’ai eu un très bon feeling au téléphone qui s’est confirmé lorsque je les ai rencontrés le lendemain dans leurs bureaux, mais ils sont en plein process de recrutement donc ils voient d’autres candidats. Ils m’ont dit qu’ils me rappelleraient demain vendredi.
Disons que j’ai senti que je correspondais exactement au profil qu’ils recherchaient, sans compter que ce n’est pas moi qui ai répondu à une annonce mais eux qui m’ont remarqué sur LinkedIn.
Oui, il faut que ça le fasse. FINGERS CROSSED !!!
Et Mildred que j’ai vue ce matin pour faire le point ne m’a pas contredite lorsque je lui ai dit que je renaissais. Elle en a eu les larmes aux yeux !