BICHETTE 2.0   Saison 1

UNE PAGE SE TOURNE

« Ça veut dire que potentiellement je vais revoir tes loulous bientôt ? »

Moi à Bradley hier soir.

Ça fait quelques temps déjà que l’on parle, lui et moi, des fêtes de fin d’année. Plus précisément, c’est lui qui a abordé le sujet en premier. Pour quelqu’un qui ne veut pas faire de projets J

 

Dimanche 4 décembre 2022

Alors, ce fameux battle plan qui prend forme : il monte le 23 passer un pré-réveillon avec moi, le 24 il monte chez son père, le 25 au soir il redescend chez moi, le 26 tôt le matin il retourne dans sa cambrousse car il bosse, le 26 au soir il revient chez moi, le 27 il récupère ses loulous pour remonter chez son père, le 29-30 il revient chez moi avec ses loulous jusqu’au 1er.

Ça donne le tournis.

Moi, ça me va. Je n’aurai pas de vacances entre Noël et le Jour de l’An, au mieux je serai en télétravail si personne au bureau, donc je n’ai rien prévu, sauf un aller-retour en Normandie le 24-25 pour passer Noël avec Miles, Joan, Adrienne et nos amis communs la petite famille ukrainienne qu’ils ont accueillie au courant de l’été.

L’an dernier, j’ai passé mon réveillon et le jour de Noël à envoyer la tonne de factures en retard aux clients, merry christmas to me, je ne referai pas la même cette année.

Oui, Bradley est venu me voir hier soir au milieu de son désormais unique week-end militaire mensuel. L’armée ne lui correspond plus. Il dit ne plus y trouver du plaisir, qu’il se sent trop vieux pour crapahuter dans la boue. Une confirmation de ce qu’il pressentait il y a 2 ans. Moi, ça me va car je le trouve moins parano, moins sergent-instructeur. Même si j’avoue, j’adore le voir dans son uniforme…

Il dit aussi « Je ne suis pas sûr de vouloir continuer l’armée, même une fois par mois. Car le calcul est vite fait : 2 week-ends avec mes enfants + 1 week-end militaire, ça n’en laisse qu’un seul pour nous… Si toi ça peut t’aller, moi ça risque de me soûler assez vite. Qu’en penses-tu ? »

J’en suis restée comme deux ronds de flan. A nouveau, il me bluffe. Je lui ai répondu que cela me faisait très plaisir car pas téléguidé par un quelconque espoir de ma part et que c’était très mignon de sa part.

Mignon, il l’a beaucoup moins été cependant cette semaine passée. Pas de textos, ni d’appels, c’est moi qui ai pris chaque jour l’initiative. Car oui, j’ai changé sur ce plan-là. En tout cas, je souhaitais lui montrer que je ne voulais pas reproduire les erreurs du passé, à lui qui me reprochait il y a 2 ans de ne pas être très communicative.

J’ai même voulu partager la grande joie de recevoir le texto de mon nouveau Big Boss jeudi, je l’ai appelé à 10.00 pendant ses heures de boulot, intense en ce moment… Que n’ai-je pas fait là ! Honnêtement, je ne pensais pas qu’il décrocherait, mon plan était de lui laisser simplement un message en mode jouasse.

Bref, j’ai été reçue on ne peut dire plus vertement. Il était débordé, focus sur une problématique, il m’a envoyée sur les roses d’une force en disant qu’il me rappellerait. Ce qu’il n’a pas fait. C’est comme si j’avais mis la main dans un aquarium rempli de piranhas affamés, ou dans la cage d’un pitbull enragé… Ma faute, fallait m’y attendre, mais je n’ai pas à m’en excuser pour autant.

Donc, hier soir, on a eu une petite conversation. Moi :

  • Tu m’as bien dit qu’il fallait qu’on se dise sans attendre si quelque chose n’allait pas ? Eh bien, ayé, j’ai une main-courante à déposer.
  • Hein ?
  • Je t’ai trouvé très distant voire absent cette semaine. Sans parler de ta « rudesse » jeudi matin au téléphone. T’es-tu demandé si ton attitude ne me ferait pas penser que tu en train de redevenir le jerk que tu as été avec moi il y a 2 ans ?
  • Désolé, j’étais focus boulot, j’ai eu une semaine infernale. Pas le temps de manger, de pisser, j’ai couru tout le temps !
  • Un texto, avec ton super smartphone, ça prend 10 secondes. Et le soir, on n’est pas obligés de rester 3 heures au téléphone, mais 10 minutes syndicales, au moins, non ?
  • C’est vrai. Je n’ai pas pris ce temps. Mais d’une, je me suis dit que tu étais là et que ça me suffisait, et de deux, je ne suis pas très badin en règle générale.
  • Si, tu sais l’être, parfois.
  • Tu as raison, c’est moi qui avais la tête dans le guidon, je suis désolé. Je sais que toi tu es dans le badinage, que tu aimes cette légèreté, ces papillons, mais moi, je ne ressens pas ça. J’ai dépassé ce stade, je ne suis pas amoureux de toi, je t’aime tout simplement.

Ça cloue le bec. Le mien, en tout cas. Lui :

  • Tant qu’on est dans les doléances, j’apprécie moyen que lorsque je t’appelle et que tu es en soirée, tu me passes tes potes au téléphone. Je t’appelle toi, pas Yang ou Cameron ou DeLaVega. J’ai l’impression que tu ne veux pas me parler, que je te soûle.
  • Mé non ! Pour moi, c’est une façon d’officialiser…
  • Je préfère que tu fasses une soirée un de ces quatre où tu me présenteras directement à tes amis. Bon, Yang, je le connais déjà et je l’aime bien, mais passer une demi-heure au tél avec lui alors que je voulais te parler à toi…
  • Je rêve où je décèle une pointe de jalousie au sujet de Yang ?
  • Je le reconnais. C’est juste que tu partages beaucoup plus de choses avec lui qu’avec moi.
  • Ah j’ai bien essayé de te yanguiser jeudi matin, ce n’était pas une réussite !

Là, c’est moi qui lui cloue le bec.

Franchement, c’est bien ces discussions en mode mises-au-point. On s’est dit ce que l’on avait à se dire, du coup on est plus légers et l’on avance. C’est chouette.

 

10.00 Shushu pointe son nez prudemment, constate que Bradley est déjà parti, et s’en va préparer son petit-déj. Du coup, j’en profite pour lui parler.

  • Ton vol est à quelle heure le 21 décembre ?
  • Je ne sais pas, en matinée, je crois.
  • Parce qu’il faudra que tu me laisses les clefs et comme moi je pars le matin très tôt désormais…
  • Je les mettrai dans une enveloppe et dans la boîte aux lettres, d’accord ?
  • OK, on fait comme ça.
  • Sinon, je voulais te demander combien je te paye de loyer pour décembre comme je pars le 21, trois semaines ?
  • Bah non, le mois entier…
  • Et pour janvier ? Comme tu as ton amie qui va venir et te payer le loyer…
  • Non, je t’ai dit qu’elle venait début février.
  • Ça m’embête car je ne suis pas payée en janvier… Combien tu veux ?
  • La moitié.
  • D’accord.

J’en étais sûre ! Je me suis trouvée minable de penser lui réclamer la totalité du mois et qu’elle n’a pas de paie, d’aucuns diraient que ce n’est pas mon problème, mais bon. Du coup, j’en remets une couche au sujet du garde-meubles, du style je l’aide à empaqueter et j’emmène ses affaires le week-end du 17-18 décembre, comme ça elle n’aura effectivement que 3 semaines à régler sur décembre et rien en janvier, à part le garde-meubles.

Mais elle ne veut pas en entendre parler. Elle est focus sur ces concerts et n’aura absolument pas le temps de faire ses cartons avant de partir à Taïwan. Donc, je lui remets la pression pour fin janvier, juste après son retour. Mais je compte bien, pendant son absence, commencer à empaqueter certaines de ses affaires.

Soûlant, cette affaire.

 

Bref, allez, une grosse journée m’attend demain, la première d’une nouvelle vie. Une page se tourne, une autre va s’écrire. Et je kiffe !!!

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